En tant qu’économiste, Pierre Larrouturou n’a qu’un objectif, “éviter le krach ultime”. Il détaille toutes les raisons de le redouter dans un livre préfacé par Stéphane Hessel – qui trouve dans l’argumentaire toutes les résonances nécessaires pour “se libérer des féodalités économiques, comme au lendemain de la guerre”.
Un seul chiffre suffit à la démonstration : “Les Etats-Unis ont mis 380 milliards de dettes publiques supplémentaires pour accoucher d’un petit 60 milliards de PIB en plus.” En tant qu’adhérent d’Europe Ecologie, Pierre Larrouturou entend participer à l’élaboration du projet pour la présidentielle. Sa méthode est celle du dialogue approfondi avec tous les syndicats, y compris le Medef, pour déboucher sur un nouveau pacte social. Son ambition est même de le faire valider par référendum. Une attitude typiquement gaullienne.
Ce qui me paraît important de dire, c’est que la crise n’est pas du tout finie. Certains pensent que la croissance revient, c’est une erreur de diagnostic. Il y a au moins deux bombes dans la reprise mondiale : la situation des Etats-Unis et la situation de la Chine. Aux Etats-Unis, les déséquilibres se creusent. Il a fallu mettre 380 milliards de dettes publiques supplémentaires en trois mois, du jamais vu, pour accoucher d’un petit 60 milliards de PIB en plus. Il y a deux semaines, Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale, a avoué que la croissance est désespérément lente. C’est la première fois qu’il parlait de son désespoir en public ! Même si on met 380 milliards d’argent sur la table – de l’argent qu’on n’a pas -, c’est de la planche à billets, le PIB ne réagit pratiquement plus.
De l’autre côté, la Chine. On voit que la bulle immobilière est en train de se dégonfler. Le prix de l’immobilier a chuté pour la première fois depuis 20 ans, presque moins 5 % au mois d’avril, c’est très rapide. Vous savez que la bulle immobilière chinoise a atteint le double du maximum qu’elle avait atteint aux Etats-Unis et elle est en train de se dégonfler. On va vers une aggravation de la crise.
15 juillet 2011
Pierre Larrouturou, économiste : « Eviter le krach ultime » | Le nouvel Economiste
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