22 mars 2012

Un professeur "pourrit le Web" et piège ses élèves

Quand un professeur de lettres classiques en a marre de voir ses élèves recopier bêtement les fiches Wikipédia pour alimenter leurs dissertations, il décide d’agir et de « pourrir le Web ». C’est ce qu’explique Loys dans un billet sur son blog la Vie moderne. Enseignant dans un lycée parisien, il a décidé de prendre ses élèves à leur propre jeu.

Pour cela, il choisit un poème baroque du XVIIe siècle écrit Charles de Vion d’Alibray, « introuvable ou presque sur le Web ». Il crée ensuite un compte sur Wikipédia pour devenir contributeur et modifie la fiche consacrée à l’auteur en y glissant cette note inventée : « son amour célèbre et malheureux pour Mademoiselle de Beaunais donne à sa poésie, à partir de 1636, une tournure plus lyrique et plus sombre ».

Il se fait ensuite passer pour un élève et poste sur plusieurs forums des questions relatives au texte. Il campe ensuite un personnage d’érudit qui va répondre à toutes ces questions, mais de manière entièrement fantaisiste, notamment en évoquant une « interprétation christique tirée par les cheveux ». Puis il rédige un commentaire du poème, « le plus lamentable possible, avec toutes les erreurs imaginables pour un élève de première, et même quelques fautes d’orthographe discrètes ». Il va le poster sur deux sites qui vendent des commentaires et des dissertations toutes faites (Oodoc.com et Oboulo.com). Les deux sites l’ont validé et l’ont mis en vente pour 3,50 €. Ne lui reste plus qu’à poster un peu partout sur le Web, des liens vers ces pages (Wikipédia, forums et sites de corrigés) pour en améliorer le référencement. 

Les trois quarts des élèves sont tombés dans le piège

Puis à la rentrée, le professeur demande à ses élèves un travail sur ce texte en leur précisant bien de fournir un travail tout à fait personnel. Le résultat est édifiant : sur ses 65 élèves, 51 « ont recopié à des degrés divers ce qu’ils trouvaient sur internet, sans recouper ou vérifier les informations ou réfléchir un tant soit peu aux éléments d’analyses trouvés, croyaient-ils, au hasard du Net ». En expliquant ensuite son subterfuge à ses élèves, le professeur a assisté à « quelques instants de stupeur et d’incompréhension », puis « ils ont ri et applaudi de bon cœur », « mais ils ont ensuite rougi quand j’ai rendu les copies en les commentant individuellement ».

L’enseignant est en tout cas plutôt fier de cette manipulation qui lui a permis de remplir sa mission de sensibilisation aux NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication), une discipline qui manque encore beaucoup dans les établissements. Et d’ajouter cette conclusion paradoxale : « on ne profite vraiment du numérique que quand on a formé son esprit sans lui ».

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Nicolas Sarkozy annonce un délit pénal de visite de sites internet !

L'émotion peut-elle tout justifier ? Jeudi matin, après l'intervention du RAID qui a abouti au décès du terroriste Mohamed Merah, le président Nicolas Sarkozy a prononcé un discours solennel dans lequel il a annoncé une série de mesures pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Parmi ces mesures, le chef de l'Etat annonce que sera créé un délit pénal visant à sanctionner la visite fréquente de sites faisant l'apologie du terrorisme ou répandant une certaine forme d'idéologie.

"Toute personne qui consultera de manière habituelle des sites internet qui font l'apologie du terrorisme, ou véhiculant des appels à la haine ou à la violence, sera puni pénalement", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Une telle loi, si elle est effectivement votée, et à supposer qu'elle soit validée par le Conseil constitutionnel, serait totalement inacceptable. Elle suppose que l'on observe ce que font les internautes de leur connexion à internet de la façon la plus précise, en regardant tous les sites internet qu'ils visites et à quelle fréquence. Soit directement en regardant ce que fait chaque internaute individuellement, soit en demandant aux fournisseurs d'accès à internet de signaler ceux de leurs clients qui demandent à accéder régulièrement à certaines adresses IP reconnues pour héberger les sites concernés.

Jamais une démocratie n'a fait adopter ce type de loi. Et il faudra la combattre si elle voit le jour. Car la France, alors, ne serait plus une démocratie, mais un régime autoritaire.

Elle ne sera plus placée "sous surveillance", ce qui est déjà trop, mais bien parmi les pays ennemis d'internet et de la liberté d'expression.

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21 mars 2012

Accés à l’innovation thérapeutique: la France en retard au niveau Européen et Américain | Pharmactua

48 nouveaux médicaments ou associations de médicaments ont été autorisés en 2011 par la Food and Drug Administration (FDA) et 41 par l’Agence Européenne du Médicament (EMA), contre 20 en 2010 par chaque agence. « Ce chiffre est l’un des plus élevés de la dernière décennie », a constaté la FDA, lors de son bilan, publié le 3 novembre 2011. La plupart des autorisations concernent des thérapies ciblées qui s’affirment comme une tendance lourde de l’innovation thérapeutique du 21ème siècle. La plupart des nouveaux médicaments de 2011 représentent d’importantes avancées dans la prise en charge de maladies qui ne disposaient pas de traitements suffisamment efficaces comme le mélanome métastatique, l’hépatite C, le lupus (premier nouveau médicament en 50 ans), la maladie de Hodgkin (premier nouveau médicament en 30 ans) ou le cancer de la prostate.

Les progrès sont particulièrement sensibles dans le champ du mélanome métastatique où les malades disposent désormais de deux nouvelles thérapies ciblées, un inhibiteur enzymatique ciblant la mutation de la protéine BRAF et une immunothérapie ciblant un récepteur spécifique des lymphocytes T, leur permettant d’augmenter significativement leurs chances de survie.

L’autre progrès majeur de 2011 concerne l’hépatite C : les malades résistants aux bithérapies interféron et antiviral peuvent désormais bénéficier de trithérapies, associant de nouvelles molécules – les anti protéases – aux deux molécules déjà prescrites, qui permettent de guérir 75% des patients en échec thérapeutique.

Au vu de ces données internationales, les Entreprises du Médicament (Leem) déplorent que les évaluations des autorités françaises continuent de se détériorer. En effet, l’évaluation française de la Commission de Transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) s’inscrit en décalage avec les évaluations américaines et européennes, puisqu’elle n’a accordé en 2011 que 23 ASMR , dont 1 seule ASMR 1, 5 ASMR 3 et 17 ASMR 4.

Autre sujet de préoccupation : la France est de moins en moins choisie dans les évaluations permettant l’accès au marché :

- par l’Agence européenne (EMA) comme rapporteur ou co-rapporteur dans les procédures centralisées (évaluation européenne unique pour les produits très innovants)

- par les industriels, comme pays de référence dans les procédures décentralisées (process d’évaluation coordonné entre les pays européens) avec 7% des dossiers d’AMM européennes revenant à la France en 2010 contre 14% en 2009,source le Leem, my Pharma

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