Le danger d’une nouvelle fracture: «exclus» contre «inclus»
La démocratie n’est pas un système figé et le clivage droite/gauche peut bien sûr évoluer, voire être dépassé. C’est d’ailleurs là une conviction libérale s’il en est: le partage entre «conservateurs» et «progressistes» ne recoupe en effet nullement ce clivage, comme le démontre l’exemple français.
Il est cependant dangereux qu’il soit aujourd’hui remplacé par une ligne de fracture qui, loin d’opposer deux façons différentes d’appréhender les problèmes, divise la société elle-même en deux camps: d’un côté, les inclus confiants dans leurs compétences et leurs capacités à trouver et à conserver leur place dans une société mondialisée (votant par exemple pour les verts); de l’autre, les exclus qui n’y trouvent plus leur place et ont le sentiment de ne plus avoir d’avenir. Ces derniers se servent des mouvements populistes pour exprimer leur malaise grandissant quand ils ne décident pas de se retirer tout simplement du débat démocratique en choisissant l’abstention.
La fracture inclus/exclus abolit tout sentiment d’un avenir commun et met à mal toute interdépendance des citoyens. Autant dire qu’elle pourrait finir par détruire l’idée même de société.
Corinne Deloy
15 juillet 2011
Le nouveau clivage «inclus»/«exclus» | Slate
via slate.fr
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