21 février 2014
20 février 2014
Ukraine : les milices de « Svoboda » mobilisées pour l’émeute | Mondialisation
Pourquoi personne n'en parle ?
Ceux qui voient l’Ukraine avec les lunettes de la guerre froide
Le premier mot qui vient à l’esprit, quand on pense à l’Ukraine, c’est :
assez ! Assez de sang versé. Assez de répression d’un pouvoir qui
semble considérer que le char peut remplacer le dialogue. Assez de
provocations aveugles - de part et d’autre. De ce point de vue, l’Europe
est fondée à demander des comptes au président Yanoukovitch ; l’Onu à
demander le retour au calme ; et les grands esprits à prôner la
solidarité. Mais à condition de ne pas regarder Kiev avec des lunettes
déformantes.
Or, à lire ce qui s’écrit sur l’Ukraine, tout est simple, trop simple. Il
y a les Bons, qui animent la révolte, « pro-Européens », tous forcément
animés d’une flamme démocratique éternelle, et il y a les Méchants,
ceux d’en face, soutiens du président Yanoukovitch, suspectés d’être des
marionnettes de Poutine, l’incarnation du diable.
Ainsi
va l’information binaire et manichéenne, digne de Tintin chez les
Ukrainiens. La réalité, comme toujours, est plus complexe.
Que le président Yanoukovitch – dont on rappellera cependant qu’il a
été élu - soit un apparatchik corrompu, nul n’en doute. Comme
l’ensemble de l’élite au pouvoir, il a profité de la chute de l’URSS
pour devenir l’un de ces nouveaux riches qui ont poussé à l’Est comme
champignons après la pluie. On pourrait d’ailleurs en dire autant de ses
prédécesseurs, Ioulia Timotchenko et Viktor Ioutchenko, qui animèrent
la « révolution orange » de 2004. L’occident les idéalisait alors qu’ils
étaient manipulés en sous main par les oligarques et leurs affidés.
C’est ce pillage en règle qui a mis le pays à feu et à sang
et qui a amené le président Yanoukovitch à se tourner vers l’UE pour
obtenir de l’aide. En guise de réponse, on lui a proposé une feuille de
route économique et sociale digne de la salade grecque. Face à cette
provocation, il a demandé l’aide financière de Poutine, tout content
d’en profiter pour conserver l’Ukraine dans son orbite. A qui la
faute ?
Mais parmi ceux qui dénoncent avec raison le
régime en place à Kiev aujourd’hui, il n’y a pas que les héritiers
slaves de la Commune de Paris. A côtés des courageux citoyens qui n’ont
que leur poitrine à offrir aux policiers du régime (formés à bonne
école), il y a aussi des ultras d’extrême droite qui feraient passer
pour de doux rêveurs les manifestants anti « mariage pour tous », des
esprits échauffés par la haine anti Russe, des antisémites avérés, des
jusqu’au-boutistes prêts à faire éclater un pays historiquement partagé
entre son attachement à l’occident et ses racines slaves.
Cette étrange cohorte a été chauffée à blanc par des stratèges formés à
l’époque de la guerre froide. Ces derniers ont voulu faire de l’Ukraine
une tête de pont contre la Russie, d’abord en l’arrimant à marche
forcée à l’Union Européenne, puis en rêvant d’en faire un nouveau pion
de l’Otan, cette organisation militaire dont on se demande au nom de
quoi elle continue à exister alors que l’URSS est morte et enterrée.
Dans ce contexte explosif, il importe donc de garder la tête sur les
épaules et de ne pas sombrer dans la surenchère. Car si l’Ukraine part
en lambeaux, toute l’Europe en subira les conséquences.
La seule voie qui peut permettre de sortir du face à face de la place Maïdan, c’est celle du dialogue et du compromis.
Cela concerne toutes les forces en présence. L’Europe peut jouer un
rôle positif pour faire revenir le pouvoir sur ses lois répressives,
faciliter la recherche d’un accord a minima avant d’inévitables
élections anticipées, et ne pas faire de la Russie un ennemi éternel.
Toute autre solution pourrait transformer en Kiev en poudrière en
plein cœur du vieux continent, sans que nul ne puisse imaginer les
dégâts collatéraux.
assez ! Assez de sang versé. Assez de répression d’un pouvoir qui
semble considérer que le char peut remplacer le dialogue. Assez de
provocations aveugles - de part et d’autre. De ce point de vue, l’Europe
est fondée à demander des comptes au président Yanoukovitch ; l’Onu à
demander le retour au calme ; et les grands esprits à prôner la
solidarité. Mais à condition de ne pas regarder Kiev avec des lunettes
déformantes.
Or, à lire ce qui s’écrit sur l’Ukraine, tout est simple, trop simple. Il
y a les Bons, qui animent la révolte, « pro-Européens », tous forcément
animés d’une flamme démocratique éternelle, et il y a les Méchants,
ceux d’en face, soutiens du président Yanoukovitch, suspectés d’être des
marionnettes de Poutine, l’incarnation du diable.
Ainsi
va l’information binaire et manichéenne, digne de Tintin chez les
Ukrainiens. La réalité, comme toujours, est plus complexe.
Que le président Yanoukovitch – dont on rappellera cependant qu’il a
été élu - soit un apparatchik corrompu, nul n’en doute. Comme
l’ensemble de l’élite au pouvoir, il a profité de la chute de l’URSS
pour devenir l’un de ces nouveaux riches qui ont poussé à l’Est comme
champignons après la pluie. On pourrait d’ailleurs en dire autant de ses
prédécesseurs, Ioulia Timotchenko et Viktor Ioutchenko, qui animèrent
la « révolution orange » de 2004. L’occident les idéalisait alors qu’ils
étaient manipulés en sous main par les oligarques et leurs affidés.
C’est ce pillage en règle qui a mis le pays à feu et à sang
et qui a amené le président Yanoukovitch à se tourner vers l’UE pour
obtenir de l’aide. En guise de réponse, on lui a proposé une feuille de
route économique et sociale digne de la salade grecque. Face à cette
provocation, il a demandé l’aide financière de Poutine, tout content
d’en profiter pour conserver l’Ukraine dans son orbite. A qui la
faute ?
Mais parmi ceux qui dénoncent avec raison le
régime en place à Kiev aujourd’hui, il n’y a pas que les héritiers
slaves de la Commune de Paris. A côtés des courageux citoyens qui n’ont
que leur poitrine à offrir aux policiers du régime (formés à bonne
école), il y a aussi des ultras d’extrême droite qui feraient passer
pour de doux rêveurs les manifestants anti « mariage pour tous », des
esprits échauffés par la haine anti Russe, des antisémites avérés, des
jusqu’au-boutistes prêts à faire éclater un pays historiquement partagé
entre son attachement à l’occident et ses racines slaves.
Cette étrange cohorte a été chauffée à blanc par des stratèges formés à
l’époque de la guerre froide. Ces derniers ont voulu faire de l’Ukraine
une tête de pont contre la Russie, d’abord en l’arrimant à marche
forcée à l’Union Européenne, puis en rêvant d’en faire un nouveau pion
de l’Otan, cette organisation militaire dont on se demande au nom de
quoi elle continue à exister alors que l’URSS est morte et enterrée.
Dans ce contexte explosif, il importe donc de garder la tête sur les
épaules et de ne pas sombrer dans la surenchère. Car si l’Ukraine part
en lambeaux, toute l’Europe en subira les conséquences.
La seule voie qui peut permettre de sortir du face à face de la place Maïdan, c’est celle du dialogue et du compromis.
Cela concerne toutes les forces en présence. L’Europe peut jouer un
rôle positif pour faire revenir le pouvoir sur ses lois répressives,
faciliter la recherche d’un accord a minima avant d’inévitables
élections anticipées, et ne pas faire de la Russie un ennemi éternel.
Toute autre solution pourrait transformer en Kiev en poudrière en
plein cœur du vieux continent, sans que nul ne puisse imaginer les
dégâts collatéraux.
19 février 2014
Mammographies : Dépistons, piège à c*** ! | Pourquoi le ciel est bleu…
Ouf. Ça y est. Une étude canadienne vient de mettre un point final à
la question de l’intérêt du dépistage du cancer du sein par
mammographie.
Pour rappel, en France, il est proposé une mammographie de dépistage
tout les deux ans, entre 50 et 74 ans. Le montant annuel du coût de ce
programme est de 194 millions d’euros.
L’étude en question est paru dans le British Medical Journal,
et est remarquable par son ampleur : 90000 femmes ont été suivis. La
moitié de ces femmes a eu pendant 5 ans un examen annuel simple des
seins par un praticien, l’autre a eu, pendant 5 ans aussi, une
mammographie en plus de l’examen. 50000 avaient entre 40 et 49 ans,
40000 entre 50 et 59 ans. La survenue de cancers du sein et la mortalité
de l’ensemble des participantes ont été étudiées pendant 25 ans après
le début de l’étude.
Pas de diminution de la mortalité grâce aux mammographies
Le dépistage par mammographie permet de détecter des tumeurs de plus
petite taille que par une simple palpation. Ainsi, il est censé
permettre une prise en charge plus précoce des cancers. C’est le
principal argument des partisans d’une généralisation d’un dépistage de
ce type.
On aurait ainsi pu attendre une
mortalité plus faible chez les femmes bénéficiant de mammographies,
puisque la précocité du diagnostic est un des facteurs déterminant dans
la réussite d’un traitement anti-cancéreux. Mais cela n’a pas été le cas : aucune différence n’a pu être mesurée entre les deux groupes :
que cela soit au bout de 5, 6, 7 ou 25 ans, un nombre de décès par
cancer du sein quasi-identique a été observé dans les deux groupes.
Durant la période d’étude de 5 ans, il y a eu 666 cancers
diagnostiqués dans le groupe avec mammographie, avec le décès de 180
personnes (500 décès sur 25 ans), et 524 cancers diagnostiqués dans le
groupe de contrôle, avec 171 décès (505 décès sur 25 ans). On peut en
déduire deux éléments statistiques :
différence. Si effectivement la radiographie avait permis d’éviter des
décès, on aurait dû voir un écart entre les deux groupes à la fin de
l’étude. Nécessairement, le nombre de décès dans le groupe avec
mammographie aurait dû être plus limité. En fait, seul le sur-diagnostic peut expliquer ces résultats.
Le dépistage par mammographie nuit à la santé (et à la sécurité sociale !)
Lorsqu’un cancer du sein est diagnostiqué chez une personne, celle-ci
va devoir subir une ou plusieurs interventions chirurgicales, une
radiothérapie, chimiothérapie(s)… Non seulement ces prises en charges
médicales sont très coûteuses (en moyenne 10000 euros par patient en 2002 (source)), mais en plus ils sont traumatisants, et potentiellement dangereux
(un acte chirurgical n’est jamais anodin, et les chimio et
radiothérapies sont des facteurs favorisants la survenue d’autres
cancers). La question du sur-diagnostic est donc centrale dans
l’évaluation du rapport bénéfice/risque d’une politique de dépistage.
Dans cette étude, le sur-diagnostic a été évalué à 22 % des cancers détectés par mammographie.
Non seulement la mammographie ne permet pas de diminuer la mortalité
par cancer du sein, mais en plus provoque des traitements inutiles chez
un grand nombre des patientes (les auteurs ont évalué qu’une femme sur
424 du groupe avec mammographie a été sur-diagnostiquée). Il est à noter
que cette valeur est inférieure à celles des études précédentes, qui
faisaient état d’environ 30 % de sur-diagnostics…
D’un point de vue de la sécurité sociale, le dépistage organisé par
mammographie coûte 194 millions d’euros. Supprimer purement et
simplement ce dépistage conduirait non seulement à faire des économies
importantes, mais de plus à éviter des sur-diagnostics qui sont
eux-mêmes sources d’importantes dépenses injustifiées.
Quelles conséquences pour le dépistage en France ?
Face à de tels résultats, les responsables français … n’ont rien
répondu. En fait, cela fait des années que ce dépistage est montré du
doigt pour son inefficacité dans de nombreuses publications rigoureuses.
Pourtant, le discours reste identique : cité par « 20 minutes« , Jérôme Viguier, le directeur du Pôle santé publique et soins de l’Institut national du cancer (INCa-France)
avait estimé en septembre 2013 que la controverse était
«scientifiquement réglée» (dans le sens d’un intérêt considérable du
dépistage systématique par mammographie). On peut lire sur le site ameli-sante.fr (dépendant de la sécurité sociale) tous les bienfaits du dépistage organisé.
Sans ombre au tableau, sans alerte sur le risque de sur-diagnostic. Le
CNGOF (Conseil National des Gynécologues Obstétriciens de France), quant
à lui, ne communique pas sur ces questions, relayant simplement les
consignes nationales (à la décharge des institutions françaises, il
s’agit de recommandations européennes, retranscrites par les
institutions françaises de santé)
Les médias français ont relayé l’information de façon très « molle »,
parlant de « polémique relancée », « Encore une étude polémique », la
palme revenant à rtl.fr, qui profite de cet article pour rappeler les conseils de dépistage,
sans juger de leurs pertinences. Présenter cette étude comme
« polémique », c’est sciemment ignorer que la polémique existe depuis
assez longtemps ! Dans un monde idéal, ces médias auraient mieux fait de
parler de la « clôture » de cette polémique. Leur manque de volonté à
remettre en question les (mauvais) présupposés de cette politique de
santé publique montre encore une fois leur faiblesse d’analyse en
matière de science et de médecine.
Enfin, il faut rappeler que les médecins français (en particulier les
gynécologues et les radiologues) sont en plein conflit d’intérêt dans
cette histoire. Les 194 millions d’euros dépensés par la sécurité
sociale pour ce dépistage ne s’évaporent pas dans la nature, mais
représente un gain substantiel pour ces professionnels. Alors, quand
pourra-t-on enfin espérer une politique de santé basée sur des preuves
scientifiques, et non des avis issus de traditions et de pratiques non
justifiées ?
« Twenty-five
year follow-up for breast cancer incidence and mortality of the Canadian
National Breast Screening Study : randomised screening trial« , A.B. Miller et al., BMJ 2014
la question de l’intérêt du dépistage du cancer du sein par
mammographie.
Pour rappel, en France, il est proposé une mammographie de dépistage
tout les deux ans, entre 50 et 74 ans. Le montant annuel du coût de ce
programme est de 194 millions d’euros.
L’étude en question est paru dans le British Medical Journal,
et est remarquable par son ampleur : 90000 femmes ont été suivis. La
moitié de ces femmes a eu pendant 5 ans un examen annuel simple des
seins par un praticien, l’autre a eu, pendant 5 ans aussi, une
mammographie en plus de l’examen. 50000 avaient entre 40 et 49 ans,
40000 entre 50 et 59 ans. La survenue de cancers du sein et la mortalité
de l’ensemble des participantes ont été étudiées pendant 25 ans après
le début de l’étude.
Pas de diminution de la mortalité grâce aux mammographies
Le dépistage par mammographie permet de détecter des tumeurs de plus
petite taille que par une simple palpation. Ainsi, il est censé
permettre une prise en charge plus précoce des cancers. C’est le
principal argument des partisans d’une généralisation d’un dépistage de
ce type.
On aurait ainsi pu attendre une
mortalité plus faible chez les femmes bénéficiant de mammographies,
puisque la précocité du diagnostic est un des facteurs déterminant dans
la réussite d’un traitement anti-cancéreux. Mais cela n’a pas été le cas : aucune différence n’a pu être mesurée entre les deux groupes :
que cela soit au bout de 5, 6, 7 ou 25 ans, un nombre de décès par
cancer du sein quasi-identique a été observé dans les deux groupes.
Durant la période d’étude de 5 ans, il y a eu 666 cancers
diagnostiqués dans le groupe avec mammographie, avec le décès de 180
personnes (500 décès sur 25 ans), et 524 cancers diagnostiqués dans le
groupe de contrôle, avec 171 décès (505 décès sur 25 ans). On peut en
déduire deux éléments statistiques :
- Il y a 27 % plus de cancers détectés dans le groupe avec
mammographie que dans l’autre groupe. Cela peut être expliqué par
l’efficacité de l’examen radiographique ? - La mortalité chez les femmes diagnostiquées est de 27 % dans le
premier groupe, et de 33 % dans le second. Encore l’efficacité de la
radiographie, qui permet une détection plus précoce ?
différence. Si effectivement la radiographie avait permis d’éviter des
décès, on aurait dû voir un écart entre les deux groupes à la fin de
l’étude. Nécessairement, le nombre de décès dans le groupe avec
mammographie aurait dû être plus limité. En fait, seul le sur-diagnostic peut expliquer ces résultats.
Le dépistage par mammographie nuit à la santé (et à la sécurité sociale !)
Lorsqu’un cancer du sein est diagnostiqué chez une personne, celle-ci
va devoir subir une ou plusieurs interventions chirurgicales, une
radiothérapie, chimiothérapie(s)… Non seulement ces prises en charges
médicales sont très coûteuses (en moyenne 10000 euros par patient en 2002 (source)), mais en plus ils sont traumatisants, et potentiellement dangereux
(un acte chirurgical n’est jamais anodin, et les chimio et
radiothérapies sont des facteurs favorisants la survenue d’autres
cancers). La question du sur-diagnostic est donc centrale dans
l’évaluation du rapport bénéfice/risque d’une politique de dépistage.
Dans cette étude, le sur-diagnostic a été évalué à 22 % des cancers détectés par mammographie.
Non seulement la mammographie ne permet pas de diminuer la mortalité
par cancer du sein, mais en plus provoque des traitements inutiles chez
un grand nombre des patientes (les auteurs ont évalué qu’une femme sur
424 du groupe avec mammographie a été sur-diagnostiquée). Il est à noter
que cette valeur est inférieure à celles des études précédentes, qui
faisaient état d’environ 30 % de sur-diagnostics…
D’un point de vue de la sécurité sociale, le dépistage organisé par
mammographie coûte 194 millions d’euros. Supprimer purement et
simplement ce dépistage conduirait non seulement à faire des économies
importantes, mais de plus à éviter des sur-diagnostics qui sont
eux-mêmes sources d’importantes dépenses injustifiées.
Quelles conséquences pour le dépistage en France ?
Face à de tels résultats, les responsables français … n’ont rien
répondu. En fait, cela fait des années que ce dépistage est montré du
doigt pour son inefficacité dans de nombreuses publications rigoureuses.
Pourtant, le discours reste identique : cité par « 20 minutes« , Jérôme Viguier, le directeur du Pôle santé publique et soins de l’Institut national du cancer (INCa-France)
avait estimé en septembre 2013 que la controverse était
«scientifiquement réglée» (dans le sens d’un intérêt considérable du
dépistage systématique par mammographie). On peut lire sur le site ameli-sante.fr (dépendant de la sécurité sociale) tous les bienfaits du dépistage organisé.
Sans ombre au tableau, sans alerte sur le risque de sur-diagnostic. Le
CNGOF (Conseil National des Gynécologues Obstétriciens de France), quant
à lui, ne communique pas sur ces questions, relayant simplement les
consignes nationales (à la décharge des institutions françaises, il
s’agit de recommandations européennes, retranscrites par les
institutions françaises de santé)
Les médias français ont relayé l’information de façon très « molle »,
parlant de « polémique relancée », « Encore une étude polémique », la
palme revenant à rtl.fr, qui profite de cet article pour rappeler les conseils de dépistage,
sans juger de leurs pertinences. Présenter cette étude comme
« polémique », c’est sciemment ignorer que la polémique existe depuis
assez longtemps ! Dans un monde idéal, ces médias auraient mieux fait de
parler de la « clôture » de cette polémique. Leur manque de volonté à
remettre en question les (mauvais) présupposés de cette politique de
santé publique montre encore une fois leur faiblesse d’analyse en
matière de science et de médecine.
Enfin, il faut rappeler que les médecins français (en particulier les
gynécologues et les radiologues) sont en plein conflit d’intérêt dans
cette histoire. Les 194 millions d’euros dépensés par la sécurité
sociale pour ce dépistage ne s’évaporent pas dans la nature, mais
représente un gain substantiel pour ces professionnels. Alors, quand
pourra-t-on enfin espérer une politique de santé basée sur des preuves
scientifiques, et non des avis issus de traditions et de pratiques non
justifiées ?
« Twenty-five
year follow-up for breast cancer incidence and mortality of the Canadian
National Breast Screening Study : randomised screening trial« , A.B. Miller et al., BMJ 2014
18 février 2014
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