« Le destin du dernier roman de Hans Fallada pourrait lui-même faire l’objet d’un livre, plein d’histoires bouleversantes et hanté par la mort », estime Jens Bisky dans le Süddeutsche Zeitung. Seul dans Berlin fut en effet écrit en vingt-cinq jours à peine, dans des conditions épouvantables, par un auteur à succès de 53 ans morphinomane au dernier degré. « Fallada rédigeait à la main de cinq heures du matin à sept heures du soir. Il notait son programme de travail sur un calendrier, s’interdisant d’écrire chaque jour moins que la veille. Une fois retranscrit, le manuscrit représentait 866 pages tapées à la machine – près de 35 pages par jour de travail. Qui en serait capable sans drogue ? », s’interroge Sebastian Hammelehle dans le Spiegel.
La vie de Hans Fallada (de son vrai nom Rudolf Ditzen) fut ponctuée par d’innombrables internements et cures de désintoxication depuis qu’il avait organisé avec un ami, à l’occasion du centenaire de la mort de Kleist, en 1911, un double suicide déguisé en duel. Lui seul survécut, malgré de graves blessures. En 1946, au moment de la rédaction de Seul dans Berlin, il habite avec sa seconde femme dans la petite pièce d’un appartement miteux qu’il partage avec des amis, au milieu de Berlin en ruines. Ses dettes se comptent en dizaines de milliers de marks.
12 septembre 2011
Le roman de l’antinazisme - Books: l'actualité par les livres du monde
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