Dans les couloirs de la rue Solférino, chacun y allait de son petit scénario et de ses ambitions avouées ou à peine voilées.Cambadélis répétait à l’envi que les « primaires de confirmation » étaient remises à l’ordre du jour et qu’il fallait repartir en campagne d’intoxication pro-deskanienne en rappelant l’accord de Marrakech DSK-Aubry-Fabius toujours en vigueur.
Martine Aubry, ayant enfin réussi son « meurtre du père », avait fini par se prendre au jeu. S’étant publiquement déclarée candidate sur TF1, elle affirmait qu’elle ne voyait pas comment elle pourrait à présent se retirer, même si elle ne demandait pas mieux, qui donc en doutait ?
Moscovici, quant à lui, était atteint d’un strabisme divergent à force d’avoir les yeux rivés sur tous les sondages et en était sempiternellement à se demander s’il allait se retirer ou se déclarer une fois de plus, ou vice et versa ; ses chances étaient néanmoins sérieusement compromises par les difficultés de l’opinion publique à se tenir au courant de son dernier retournement, et par sa mine de plus en plus hagarde due à ses nuits blanches passées à peser le pour et le contre, puis le contre et le pour.
Valls, de son côté, s’écriait d’un ton rageur « qu’il ne croyait pas aux sondages mais qu’il était prudent d’attendre le prochain » tout en jetant un regard complice à Ségolène qui se morfondait en pensant à son « laboratoire » du Poitou-Charentes, dans lequel elle se voyait confinée pour l’éternité et dont elle avait soupé.
À propos de souper, Hollande consultait la carte des restaurants gastronomiques de Corrèze, tout en calculant mentalement la facture de son tailleur pour refaire élargir tous ses costumes qu’il avait fait rétrécir pour rien.
Montebourg comprenait que la démondialisation devrait attendre 2017, et avait un pincement au cœur en songeant à tous les espoirs réduits à néant que sa candidature, désormais caduque, avait soulevés sur toute la planète, de la Tanzanie au Groenland –mais pas en France, hélas !
Mais tous partageaient une admiration commune pour la Justice américaine qui, tout en donnant le sentiment d’être « aussi dure envers les puissants qu’envers les faibles », savait finalement enterrer les affaires délicates aussi efficacement qu’en France.
04 juillet 2011
DSK : la fiction devient réalité
via marianne2.fr
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