L’American Economic Association a décidé de mettre fin à compter du 1er juillet au principe du double anonymat dans le processus d’évaluation des articles dans les revues qu’elle édite. Si les rapporteurs seront toujours anonymes, en revanche les rapporteurs connaîtront l’identité de l’auteur ou des auteurs des articles qu’ils évaluent. Il semble que les sciences de la nature fonctionnent depuis assez longtemps sur ce schéma.
Au-delà du fait qu’il est évident qu’avec internet, le double anonymat était bien souvent uniquement théorique, on peut se demander quel type d’impact peut avoir ce changement. En clair, le risque n’est-il pas de favoriser les chercheurs réputés, bénéficiant d’un a priori favorable ? A l’inverse, le fait d’être doctorant ou jeune chercheur ne peut-il pas être un avantage en incitant certains rapporteurs à se montrer plus « pédagogiques » dans leur rapport ? En prenant un peu plus de hauteur, il est intéressant de constater que cette évolution remet partiellement en cause la dimension bureaucratique (au sens de Weber, c’est à dire fondée sur l’impersonnalité) du processus scientifique.
01 juin 2011
La fin du double anonymat dans les revues scientifiques : renforcement du copinage et du clientelisme
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