18 décembre 2012

Minable

En employant le mot minable Jean-Marc Ayrault pensait peut être au livre secret des samouraïs, Hagakure: « un samouraï qui oublie ses obligations envers les autres est un minable ». Les samouraïs vivent pour mourir, ce qui n’est pas le cas des entrepreneurs.

Un entrepreneur vit pour être libre d’entreprendre. L’argent devient un moyen ; avec de l’argent, les projets deviennent possibles, en tous les cas plus faciles. Pour le serial entrepreneur, individu incontrôlable, chaque projet intéressant se transforme en réalité. Le serial entrepreneur n’est intéressé ni par les médailles,ni par la reconnaissance républicaine, seulement par la possibilité de continuer à entreprendre goulument. Son dernier projet consistera, peut-être, à apporter l’argent gagné à une fondation (Warren Buffet, Bill Gates, Francois Pinault, Bernard Brnault), espérant ainsi conserver un peu de liberté à titre posthume.

Monsieur Ayraut et son gouvernement ne comprennent pas la culture de l’entrepreneur. Ils ignorent le risque et méprise l’argent trop vite gagné. Cette méconnaissance entraine un système fiscal qui va les faire fuir en imposant des prélèvements excessifs qui conduisent à les priver de leur capacité d’investir et donc de leur liberté d’ entreprendre. Même les sages dans l’Ancien Testament racontent que chaque homme doit donner, mais il ne faut pas donner trop en prenant le risque de tuer l’activité à l’origine des dons.

Partant du principe que tout homme triche et que ceux qui sont fortunes trichent encore plus, le gouvernement a demandé à son administration de multiplier les contrôles. Tous les dysfonctionnements sont autorisés.

L’entrepreneur se trouve donc cerné dans un système où :

  • les lois fiscales conduisent à des prélèvements excessifs qui tuent la capacité d’entreprendre,
  • l’administration fiscale fait un emploi abusif des règles existantes.
  • les règles françaises sont d’une part floues et d’autre part en décalage par rapport aux lois des autres pays européens.
Pour se protéger, l’entrepreneur est obligé de partir, tout en restant en Europe ! L’entrepreneur n’est pas un samouraï, il n’est pas prêt à mourir.
Vous devriez, monsieur Ayrault méditer cette phrase de Montesquieu: « Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi, elle est loi parce qu’elle est juste »

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Franck Ullmann est entrepreneur et membre du conseil d'administration de Marianne.

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