Dans la polémique sur les révélations de Wikileaks [1], un ancien ministre des affaires étrangères français s’indignait sur les plateaux : la politique était selon lui comme les familles, il y a des histoires qu’on ne raconte pas aux enfants. Il faut une certaine fatuité pour oser cette comparaison. Hubert Védrine ne se rendait pas compte qu’il reprenait la vieille justification des élites aristocratiques quand elles refusaient le droit des peuples. Ils n’étaient que des enfants. Le triomphe de la démocratie n’a donc pas balayé le préjugé. Il reste toujours des hommes assez persuadés de leur supériorité pour penser que la politique est réservée aux gens comme eux. Tout en ne doutant pas un instant de leur républicanisme. Hubert Védrine était trop indigné pour voiler son arrogance d’un peu de discrétion. Il donne ainsi des raisons de douter d’une supériorité dont il croit qu’elle l’autorise à la manifester.
11 avril 2011
Le peuple est-il un enfant ? - Les blogs du Diplo
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