Ne pas découvrir que Jared Lee Loughner avait fomenté son geste meurtrier seul dans sa chambre, à lire Nietzsche et à contempler le nihilisme, voilà qui aurait été inédit. Mais en fait d'inédit, nous avons eu droit au même cliché éculé. Le New York Times et d'autres médias nous ont en effet appris que le jeune homme fort perturbé, arrêté pour tentative de meurtre sur la personne de Gabrielle Giffords, et pour le meurtre de Christina Taylor Green, 9 ans, et de cinq autres personnes, se piquait d'être nietzschéen. Évidemment.
Nous pourrions certes déterrer des citations incendiaires du philosophe allemand afin de mesurer la responsabilité qui est sienne dans les crimes supposés de Loughner et dans les crimes avérés d'autres garçons aux affinités philosophiques similaires, mais nous risquerions de verser dans une réflexion philistine ou obscurantiste. Mieux vaut, croyons-nous, abandonner l'accusation pour étudier le lien qui unit Nietzsche aux jeunes désaxés comme lui-même l'aurait fait, c'est-à-dire de manière anthropologique.
14 février 2011
Nietzsche, le grand incompris des jeunes désaxés | Slate
via slate.fr
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