Une nouvelle étude apporte une réponse à cette question qui torture les scientifiques…
Certainss’achètent des parures pour plaire, le zèbre lui s'est laissé pousser
des rayures pour déplaire aux insectes, selon une étude publiée ce
mardi. C’est ainsi pour protéger son espèce des morsures de la mouche
tsé-tsé et autres taons assoiffés de sang que la robe du zèbre alterne
le blanc et le noir.
L’hypothèse de l’insecte vérifiée
Une expérience récente a démontré que les mouches parasites avaientnettement moins tendance à se poser sur des surfaces rayées de noir et
de blanc que sur des couleurs unies. Mais de nombreuses autres
hypothèses étaient toujours évoquées: se camoufler, semer la confusion
chez ses prédateurs… Les différentes explications n’avaient jamais été
confrontées systématiquement dans une étude. Pour tenter de démêler
l'écheveau, Tim Caro, biologiste à l'Université de Californie, et ses
collègues américains ont donc testé ces multiples facteurs auprès de
différentes espèces d'équidés, rayées ou pas. Ils ont bien trouvé des
associations étroites entre la présence de rayures sur tout le corps et
l'activité des taons, ainsi qu'entre les rayures sur le ventre et la
présence de mouches tsé-tsé dans leur milieu. «A l'inverse, rien ne
vient étayer de manière convaincante les hypothèses du camouflage, de
l'évasion face aux prédateurs, de la régulation thermique ou des
interactions sociales», écrivent les chercheurs dans la revue Nature
Communications.
Une histoire de poils
Les mouches parasites semblent donc bien être le principal facteurévolutif à l'origine de l'apparition des rayures. Une parade efficace si
l'on en croit des observations indirectes : on trouve peu de sang de
zèbre dans le tube digestif des mouches tsé-tsé et le taux de prévalence
de la «maladie du sommeil» (trypanosomiase africaine) est bien moindre
chez le zèbre que chez son cousin, le cheval domestique (lui aussi du
genre Equus), sévèrement touché par cette maladie dans de nombreuses
régions d'Afrique, relèvent les auteurs. «Pourquoi donc les équidés
africains seraient-ils si sensibles aux morsures de mouches» au point
d'avoir évolué pour s'en prémunir? C'est que leurs poils sont à la fois
moins épais et moins longs que ceux des autres ongulés africains,
girafes et antilopes par exemple, avance l'étude.
Outre les nombreuses maladies véhiculées par les mouches parasites
(grippe équine, peste équine, anémie infectieuse, etc.), le sang sucé
par les taons peut atteindre un volume considérable: jusqu'à un
demi-litre par jour chez une vache, comme observé aux Etats-Unis.
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