19 octobre 2011

Fiac : l'art contemporain triomphe, le « sentiment de caste » aussi | Rue89

Derrière les formules d'usage sur l'art contemporain, ses valeurs nobles et sa « créativité », la Fiac était déjà teintée d'une connotation politique et sociale à rebours des discours convenus.


« There is always cinema (III) », 2008 (Courtesy Galleria Continua San Gimignago, Beijing, Le Moulin)

D'autant que l'espace d'exposition n'est finalement que la surface de la foire. L'élite se distingue par sa capacité à éviter les allées d'exposition populeuses. Le clivage social épouse au fond un clivage spatial avec des parcours VIP, des dîners et fêtes très prisés, rencontres, remises de prix, au confinement aristocratique.
La Fiac et sa directrice ne sont critiquées qu'à voix basse par les acteurs de l'art contemporain, car les places sont chères et le réseau se tient. Mais quand les langues se délient, cela fait mal : l'artiste Alberto Sorbelli, régulièrement présenté à la foire, raconte sans ambages :

« Ce genre d'institution adopte les mêmes processus que la religion sous le pape Jules II. C'est un instrument de manipulation destiné à encourager le sentiment de caste, et à faire croire qu'on peut s'acheter une spiritualité et une éternité en déboursant des sommes folles pour des œuvres d'art. Ce qui m'étonne, c'est que cela marche encore… »

Heureusement, la création contemporaine se joue aussi ailleurs.

Posted via email from hypha's posterous

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