26 octobre 2010

Qui sont les Roms ? - Lydie Fournier, article

Lydie Fournier

Durant l’été 2010, la « question rom » a été propulsée 
au premier plan de l’actualité française. 
Mais qui sont les Roms ? 
Comment et de quoi vivent-ils aux quatre coins de l’Europe ?


Roms, Tsiganes, Gitans, "gens du voyage"...De qui parle-t-on ?

Ceux que l’on appelait autrefois les « Bohémiens » ou les « Romanichels » sont aujourd’hui définis par les termes génériques de « Tsiganes » ou de « Roms ». Dans le langage commun comme scientifique, ces nouvelles appellations désignent l’ensemble des populations présentes en Europe et originaires du Nord de l’Inde, qu’elles ont quitté vers le Xe siècle pour migrer lentement vers l’Europe occidentale. Leur présence est attestée pour la première fois dans l’Hexagone en 1419. Par des emprunts linguistiques, culturels et religieux dans les pays d’installation, ces populations sont définies en différents groupes : Roms, Manouches, Yéniches, Gitans et Sintis. En 1971, des membres de ces différents groupes ont choisi le terme générique de Roms pour s’autodéfinir comme mouvement politique au sein de l’Union internationale romani. Le choix du terme « Rom » s’explique par la référence à leur langue, le romani, dérivé du sanskrit, et par le rejet de la connotation péjorative du terme « tsigane ». Au sens sociologique cependant, les Roms ne représentent qu’un « sous-groupe » des Tsiganes – le plus important certes – et présent essentiellement en Europe centrale et orientale. C’est ce sens sociologique que nous retiendrons ici pour le terme « Rom ». Parmi les autres Tsiganes, les Gitans se sont durablement installés dans la péninsule ibérique, puis dans les villes du Sud de la France. Originaires des pays germaniques, les Manouches, Yéniches et Sintis sont, à l’instar des Roms, plus présents dans l’Est de la France et en région parisienne.

L’ensemble de ces appartenances ethniques ne doit pas être confondu avec l’expression « gens du voyage », laquelle ne constitue qu’une catégorisation administrative. D’origines ethniques diverses, les « gens du voyage » sont souvent semi-sédentaires, leurs déplacements s’effectuant surtout pour des raisons professionnelles et des fêtes familiales et religieuses. Beaucoup sont des forains ou des commerçants ambulants, qui utilisent les aires d’accueil dont chaque commune de plus de 5 000 habitants a obligation de disposer depuis la loi Besson de juillet 2000. Une très large majorité a la nationalité française et parle français. En 2002, on recensait 156 000 « gens du voyage » de plus de 16 ans. Une catégorie qui inclut une part non négligeable de Tsiganes, mais aussi tout autre citoyen dont le mode de vie consiste à loger en caravane.

Le langage courant assimile fréquemment ces « gens du voyage » aux « Roms ». Ces derniers sont pourtant très majoritairement sédentaires, mais ont été poussés à la migration par des conditions de vie difficiles dans leur pays d’origine. Les Roms se sont sédentarisés en France par vagues successives d’immigration entre les années 1920 et 1990, sans jamais poser de problèmes. Mais ceux arrivés à partir des années 1990 connaissent des problèmes d’intégration sur le territoire national plus importants. Il s’agit de quelque 15 000 Roms, de nationalité essentiellement roumaine et bulgare, mais venus aussi de l’ex-Yougoslavie et de Hongrie, qui peuplent – parfois depuis plus de quinze ans – les squats et bidonvilles des friches des villes françaises. Ils sont aujourd’hui identifiés comme le problème politique numéro un par l’actuel gouvernement français, et devenus la cible d’un important dispositif de démantèlement de leurs camps et de reconduites à la frontière. La circulaire du 5 août 2010 émanant du ministère de l’Intérieur, adressée aux préfets, stipulait que « 300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d’ici trois mois, en priorité ceux des Roms ».

L.F



Les Tsiganes : première minorité ethnique en Europe ?

Environ dix millions de Tsiganes estimés en Europe, dont la moitié n’aurait pas 20 ans. Sur le million et demi présent en Europe occidentale, 400 000 personnes se trouvent en France et 720 000 en Espagne. Les populations tsiganes vivent donc principalement dans les pays d’Europe centrale et orientale : la Roumanie et la Turquie en comptent chacune près de deux millions, la Bulgarie et l’ex-Yougoslavie chacune près d’un million, et la Hongrie 700 000.

Les Tsiganes constituent dès lors la minorité ethnoculturelle la plus nombreuse d’Europe. Mais face à la diversité culturelle qu’elle recouvre, peut-on vraiment parler d’une « communauté rom » ou « tsigane » ?

Prenons pour exemple la composition de la population tsigane de Seine-Saint-Denis. Qu’ont en commun les migrants roms des pays de l’Est, errant au rythme des démantèlements de leurs habitats de fortune, avec les Gitans et Manouches venus respectivement du Sud et de l’Est de l’Europe il y a plus d’un siècle ? Mais la distance est également importante entre ces migrants roumains et bulgares, d’une part, et les Roms arrivés des pays de l’Est dans les années 1920-1930, puis 1960-1970 et fuyant l’ex-Yougoslavie. À l’instar des Tsiganes arrivés avant les années 1990 en France, ces derniers ont généralement la nationalité française, parlent le français, et résident fréquemment en habitat « standard » (appartement ou maison).

Source : Dossier d’actualité de la Veille scientifique et technologique, n° 30, octobre 2007

L.F.



Carte : Population rom en Europe




Une longue histoire d'exclusion

Dès la fin du Moyen Âge, les populations tsiganes s’enracinent au sein de nations européennes. Souvent qualifiés de voleurs de poules, de sorciers…, « leur existence même apparaît comme une dissidence », selon le sociologue Jean-Pierre Liégeois, qui dresse la liste des discriminations historiquement subies par les Tsiganes.

En 1682, Louis XIV les condamne aux galères. En 1907, la Chambre des députés français invite à débarrasser le pays des « incursions des bandes de Romanichels ». En Suisse et aux Pays-Bas, des panneaux de bois sont exhibés à l’entrée des communes. Y figure mention de la pendaison des Tsiganes qui ne rebroussaient pas chemin. En 1835, 260 hommes, femmes et enfants tsiganes constituent le tableau d’une chasse officielle et primée organisée au Danemark.

Les Roms de Valachie et de Moldavie, deux principautés qui en 1859 s’unissent pour former la Roumanie, ont également connu cinq siècles d’esclavage (1). Un esclavage qui constitua une part importante de l’économie roumaine jusqu’au milieu du XIXe siècle, et qui marque encore profondément aujourd’hui la conscience sociale des Roms roumains. J.-P. Liégeois cite aussi les « politiques d’assimilation » qui ont pour objectif la disparition des particularismes culturels tsiganes. En 1912, la France instaure le fichage des nomades par un carnet anthropométrique obligatoire.

Durant la Seconde Guerre mondiale, 90 % des familles tsiganes du territoire du Grand Reich ont disparu dans les camps nazis. Le gouvernement de Vichy procédera, dès avril 1940, à leur internement forcé dans une trentaine de camps en France.

Dès 1958, tous les États du bloc communiste avaient promulgué des lois antitsiganes et interdit le nomadisme. Et l’extermination pure et simple de cette minorité fut également au cœur des poli­tiques publiques.

Aujourd’hui, de l’Ukraine à l’Espagne, les discriminations n’ont rien perdu de leur actualité. Les minorités roms enregistrent les violences les plus criantes : avatars de pogroms et vagues de meurtres racistes en Hongrie et Roumanie, émeutes contre l’emménagement et la scolarisation de Roms en Slovénie, incendies criminels de campements en Italie, etc. En 2006, le parti politique bulgare Ataka en appelle à « transformer les Tsiganes en savon » tandis que le parti hongrois Jobbik réclame ouvertement la « solution finale » pour les Roms (2).

NOTES :

(1) Petre Petcut, « La valeur des esclaves tsiganes en Valachie (1593-1653) », Études tsiganes, n° 38, 2009.
(2) Frédéric Sarter, « Roms, une question européenne », Études, n° 4122, 2010.

L.F.



Un tiers-monde de l'Europe ?

En 2008, le Parlement européen constatait que les Roms sont victimes de « pauvreté », d’« exclusion sociale », de « ghettoïsation patente », d’« expulsions forcées » et de « conditions de vie déplorables et insalubres ». Tandis qu’en Slovaquie, les 600 communautés de Roms vivent sans électricité, sans égout ni eau courante, en Roumanie, les « Romi » apparaissent dix fois moins alphabétisés et six fois moins scolarisés que le reste de la population. Plus de 60 % des Roms de Roumanie vivent dans des communautés de plus de 500 habitants, majoritairement situées en zone rurale et considérées comme pauvres. C’est le profil d’une population du tiers-monde, et non d’une population européenne, que dresse l’anthropologue Alain Reyniers au sujet des Roms des pays de l’Est : espérance de vie inférieure de dix ans à la moyenne, enfants en bas âge malnutris, prostitution des jeunes filles, mariages précoces et grossesses fréquentes…

Il faut toutefois nuancer ce tableau. Environ 40 % des Roms de Roumanie ont réussi leur intégration socioéconomique, et parfois même rejoint les classes sociales supérieures. Par ailleurs, la dégradation de la situation économique des Roms ces vingt dernières années est comparable à celle enregistrée par les Roumains et Hongrois des zones rurales et provinciales, dans le prolongement de la fermeture des fermes collectives et des entreprises d’État.

L.F.



Une culture rom ?

Le nomadisme n’est en rien une caractéristique tsigane. Selon Henriette Asséo, « 80 % des Tsiganes n’ont jamais bougé depuis le XVIe siècle ». Pour cette historienne, l’idée d’un « nomadisme tsigane sans frontière » relève d’une pure instrumentalisalisation politique. En fait, le rêve d’un métier fixe et d’une maison individuelle est largement généralisé chez les Roms migrants, réfugiés économiques ou de guerre. Les camps de fortune qu’ils établissent aux abords de nos villes constituent, non pas des camps de nomades, mais « une transplantation du mahalla rom », quartier périphérique rom de Roumanie ou d’ailleurs.

Les Roms ont en outre un sens sublimé de la famille, en particulier l’amour et la protection des enfants. Leurs traditions culturelles, proches de celles de tous les Tsiganes, restent dominées par les valeurs d’honneur masculin et de pudeur féminine (les femmes doivent rester vierges avant le mariage). Il existe chez les Roms une frontière identitaire marquée entre un « nous » communautaire – considéré comme pur – et le monde des Gadjés (non-Roms) – impur.

Cependant, l’anthropologue Martin Olivera conteste l’idée de « communauté rom ». Les Roms de Roumanie, en effet, ne se reconnaissent pas en « minorité ethnique nationale », mais se définissent en référence à une ville ou une région d’origine, elle-même porteuse d’une identité locale particulière. D’où la multitude des communautés roms roumaines encore aujourd’hui, qui, des « Montreurs d’ours » aux « Chaudronniers » en passant par les « Tsiganes au foyer », rendrait réductrice toute unification culturelle à une échelle autre que locale (1).

De façon globale, les Tsiganes ont généralement adopté la religion, la langue et nombre de traits culturels dominants du pays où ils se sont durablement installés : en France, ils sont surtout catholiques ou, de plus en plus, protestants pentecôtistes. Le profil culturel et religieux des Roms de Roumanie et de Bulgarie reste assez proche de celui de leur modèle national : 82 % des Roms roumains sont orthodoxes, comme 86 % de la population de ce pays.

NOTE :

(1) Martin Olivera, « Introduction aux formes et raisons de la diversité rom roumaine »,

Études tsiganes

, n° 38, 2009.

L.F.



Quelle situation sociale en France ?

Depuis la suppression des visas en Europe, les Roms migrent vers l’Ouest de l’Europe le plus souvent en famille. En France, ils sont rapidement contraints d’organiser leur habitat dans des squats regroupant jusqu’à quelques dizaines de personnes, ou en bidonvilles. Ces sites peuvent compter entre 50 et 300 personnes. Lorsqu’ils sont occupés par des personnes originaires d’une même région, les relations internes peuvent alors être proches de celles des quartiers et villages d’origine. Mais dans la majorité des bidonvilles, les origines sont éclatées et l’atomisation sociale domine (1). Selon la sociologue Alexandra Nacu, les regroupements collectifs sont un moyen de parer partiellement aux attaques et rackets, parfois très violents, venus d’autres bandes roms. Insalubrité, promiscuité, insécurité : dans ces campements surviennent incendies accidentels où périssent des enfants, épidémies de tuberculose, saturnisme (la mortalité néonatale est neuf fois supérieure à la moyenne nationale). À ces conditions viennent s’ajouter les expulsions répétées (de la part des propriétaires des lieux, ou des municipalités ou préfets).

De quoi alors ces populations vivent-elles ? De la mendicité le plus fréquemment. Certains procèdent à la collecte de métaux pour les centres de recyclage, à la vente de fleurs et de journaux pour sans-abri, à la pratique de la musique… D’autres recourent au vol ou à la prostitution… Autant de comportements qui s’expliquent par l’absence d’accès aux droits de ces populations, mais ne vont pas sans augmenter la méfiance collective à leur encontre.

NOTE :

(1) Alexandra Nacu, « Les Roms migrants en région parisienne : les dispositifs d’une marginalisation », Revue européenne des migrations internationales, n° 26, 2010.

L.F.



Des citoyens européens de "seconde zone" ?

Depuis 2007, la Roumanie et la Bulgarie sont membres de l’Union européenne, mais maintenues par Paris en « régime transitoire ». En France, leurs ressortissants sont soumis à un titre de séjour et à une autorisation de travail : des démarches qui concrètement leur interdisent l’accès au travail. En effet, pour pouvoir travailler, une promesse d’embauche est requise de la part d’un employeur. Ce dernier doit aussi accepter les démarches et délais administratifs, et s’acquitter d’une taxe allant de 900 à 1 600 euros. Si le poste concerné n’est pas inscrit dans la liste des 150 métiers ouverts aux étrangers, l’employeur doit de surcroît prouver qu’il est en pénurie de main-d’œuvre. Le traitement administratif prend généralement plusieurs mois, durant lesquels l’employeur ne peut pas recruter le candidat. Un scénario kafkaïen qui veut qu’au-delà de trois mois de séjour, le même candidat est considéré en situation irrégulière… s’il est sans emploi (sic) ou sans « ressources nécessaires ».Parallèlement, le droit d’asile leur est quasiment inaccessible depuis la loi Ceseda de juillet 2006. Cette loi a entériné une liste de pays d’origine « sûrs », dont les États d’ex-Yougouslavie et l’Ukraine, où persistent pourtant de lourdes discriminations envers les minorités roms. Depuis, tout ressortissant de ces pays se voit systématiquement débouté dans sa demande d’asile adressée à la France. Autre fait : aucun ressortissant d’un pays membre ne peut recevoir l’asile politique d’un autre pays membre, car son pays d’origine est par définition tenu pour « sûr ». Une qualité pourtant contestée par le Canada, qui depuis 2008 a accordé le statut de réfugié à plus d’un millier de Roms tchèques et hongrois.

Exclus en France des droits du travail, de circulation et d’asile, les Roms le sont également des prestations et du logement social. Une situation qui les empêche de s’établir durablement et les maintient dans la misère.

L.F.



Du rejet à la discrimination positive

Après l’Église catholique et l’Onu, le Parlement européen a condamné la politique française envers les Roms. Si Paris clame le caractère légal des reconduites massives aux frontières de Bulgares et Roumains sans titre de séjour, Strasbourg rétorque que les expulsions de ressortissants communautaires doivent s’appliquer de façon exclusivement individuelle, et en aucun cas à un groupe national ou ethnique.

Depuis janvier 2010, la France a organisé plus de 8 000 reconduites à la frontière de Roms. En la matière, la France est aujourd’hui championne d’Europe, devant l’Italie. Elle l’a battue sur un terrain que pourtant elle-même connaît bien : outre des expulsions par milliers, l’Italie manipule les stigmates antiroms à l’envi. En 2008, des expéditions punitives embrasaient les camps roms de Naples et de Rome, tandis que la police italienne jetait des cocktails Molotov (1). D’autres pays d’Europe de l’Ouest expulsent, parfois de façon massive, comme en Allemagne, mais de façon plus discrète. Les populations visées sont par ailleurs des Roms non communautaires : des Kosovars en Allemagne, en Suisse et en Irlande du Nord ; des Serbes et des Macédoniens en Suède, en Autriche et en Belgique.

D’autres pays ont préféré la voie de l’intégration. Comme l’Espagne, qui accueille de nombreux Roms de Roumanie, ou la Turquie qui, en mars dernier, a lancé un programme de discrimination positive envers ses minorités roms, avec au programme la gratuité du transport scolaire, l’accès à l’éducation et au logement. Des initiatives encouragées par la Commission européenne qui, suite aux émeutes antiroms en Italie en 2008, a reconnu l’urgence de la situation rom en Europe.

Quatre axes prioritaires ont alors été identifiés : l’éducation, l’emploi, la santé et l’habitat. Les fonds structurels de l’Union européenne furent mobilisés pour améliorer leur accès à l’éducation, au microcrédit ou encore pour sensibiliser les États aux discriminations subies. En avril 2010, la Commission européenne a pris acte de « progrès significatifs » au niveau de la prise de conscience des États, mais admet que la « situation concrète » des Roms n’a pour sa part guère évolué (2).

NOTES :

(1) Geraldina Colotti, « Un vent mauvais souffle en Italie »,

Le Monde diplomatique

, juillet 2008.

(2) Commission européenne, « L’intégration sociale et économique des Roms en Europe », Bruxelles, 7 avril 2010,

http://eur-lex.europa.eu/

L.F.



Chronologie

Fin XIIIe-début XIVe siècle : Les premiers Tsiganes arrivent en Europe depuis Byzance.
1419 - Arrivée en France des premières familles de « Bohémiens ». Une appellation due au fait qu’ils étaient porteurs de lettres de recommandation du roi de Bohème, leur région d’origine.
1749 - Rafle des Gitans en Espagne : 10 000 à 12 000 Gitans sont internés au simple motif de leur tsiganité.
1850 - Après cinq siècles d’esclavage, les Roms de Moldavie et de Valachie commencent à être affranchis.
1895 - Premier recensement des « Bohémiens et nomades » en France. 25 000 Bohémiens et 400 000 nomades sont dénombrés.
1907 - Vote d’un ordre du jour sur l’interdiction du pays aux Romanichels par la Chambre des députés français.
1912 - Adoption du carnet anthropométrique pour les professions ambulantes et les nomades à partir de 13 ans révolus. Conçu sur la méthode de fichage des criminels, il recense la composition de la famille, les empreintes digitales, les caractéristiques anthropomorphiques, des photos de face et de profil. Il devait être validé à chaque déplacement. Supprimé en 1969, il a été remplacé par un « titre de circulation »
1939-1945 - Au moins 300 000 Tsiganes périssent au cours du génocide nazi.
1940-1946 - Le 6 avril 1940, les Tsiganes, soupçonnés d’espionnage, sont assignés à résidence. Puis sont internés dans près de 30 camps en France, dont celui de Montreuil-Bellay, le plus important.
1958 - Tous les États du bloc communiste interdisent le nomadisme et promulguent des lois antitsiganes.
1971 - Organisation du Premier Congrès international romani.
2000 - Adoption de la loi Besson relative à l’accueil des « gens du voyage ». 42 000 places sont jugées nécessaires sur les aires d’accueil des communes de plus de 5 000 habitants. En 2008, moins de la moitié d’entre elles ont été aménagées.
2010 - L’Église catholique, l’Onu et le Parlement européen condamnent la politique française de reconduite aux frontières des Roms. Entre janvier et septembre 2010, plus de 8 000 Roms sont concernés par ces procédures.



Bibliographie

Les Tsiganes
Une destinée européenne
Henriette Asséo, Gallimard, 1994.

Roms et Tsiganes
Jean-Pierre Liégeois, La Découverte, 2009.

« Roms de Roumanie. 
La diversité méconnue »
Études tsiganes, n° 38, 2009.

Eternels étrangers
de l’intérieur ?
Les groupes tsiganes
en France
Christophe Robert, Broché, 2007.

« Étude et propositions
sur la situation
des roms et des Gens
du voyage en France »
Commission nationale consultative des Droits de l’homme, 2008.

Les Tsiganes en France
Un sort à part 1939-1946
Emmanuel Filhol et Marie-Christine Hubert, Perrin, 2009.


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