26 novembre 2010

Blog de Paul Jorion » MARX ET LA BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT

La baisse tendancielle du taux de profit est selon Marx la raison pour laquelle le capitalisme est condamné à terme. La brutalité de la crise née en 2007 a conduit un certain nombre d’économistes marxistes à se repencher sur cette question, et en particulier, Michel Husson, qui a mis en évidence deux éléments très importants pour la comprendre : d’une part, aucune baisse du taux de profit n’a été observée durant la période qui va du début des années 1980 à 2007, mais bien au contraire une hausse, en tout cas dans un ensemble de pays constitué des États-Unis, de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ; il existe d’autre part une erreur conceptuelle dans la manière dont ce que Husson appelle la « vulgate marxiste » pose le problème de la baisse tendancielle du taux de profit : le même facteur, le gain de productivité, se trouve à la fois en numérateur et en dénominateur dans l’équation utilisée, annulant l’effet de cette variable dans le calcul (Husson 2010a : 8).

D’autres économistes marxistes ont émis des doutes sur les calculs de Husson, mais sans jamais entamer, me semble-t-il, la validité générale de ses conclusions. Il met en effet en évidence l’augmentation considérable de la part des dividendes au cours des années récentes, et il confirme par les chiffres qu’il rassemble la stagnation, voire la régression de la part des salaires dans le partage du surplus – phénomène connu par ailleurs (voir en particulier un autre de ses textes : Husson 2010b). Il écrit par exemple, à propos de la rentabilité des grands groupes français sur la période 1992 – 2007 :

« … l’augmentation de la rentabilité est due pour l’essentiel à un recul considérable de la part des salaires dans la valeur ajoutée : elle baisse de 11,6 points sur la période retenue [de 66,4 % à 54,8 %]… [une] augmentation des dividendes versés qui passent de 2 % à 6,2 % de la valeur ajoutée. Même en retirant du profit les intérêts (en baisse) et les impôts (en hausse), la part du résultat brut, autrement dit des profits après impôts et intérêts (mais avant amortissements), augmente de 9,5 points » (Husson 2010a : 4-5).

Comme le souligne Husson, la hausse du taux de profit est évidente, même si l’on se contente de la faire apparaître indirectement comme résidu, à partir simplement de la baisse de la part des salaires et de la hausse de la part des dividendes.

La discussion entre Husson et ses critiques fait apparaître un autre élément dans l’appréciation de l’évolution du taux de profit : la révérence excessive de certains économistes pour le texte de Marx, révérence qui s’assimile au dogmatisme et qui fige malheureusement le débat dans certains cercles marxistes. La question qui se pose est en effet celle-ci : est-il possible que le capitalisme soit à l’agonie, alors même qu’on n’observerait pas en ce moment de baisse tendancielle du taux de profit ? Et la réponse de certains économistes marxistes à cette question est non. Pour eux, l’hypothèse posée par Marx que la mort du capitalisme viendra de la baisse tendancielle du taux de profit étant vraie (sans qu’elle ait jamais pu être vérifiée empiriquement jusqu’ici bien sûr), la hausse du taux de profit constatée actuellement exclut que nous puissions assister en ce moment à cette mort. Une telle position est tout simplement dogmatique : elle érige en dogme une hypothèse de Marx et se ferme à l’observation.

Marx avait apparemment raison en prédisant la mort inéluctable du capitalisme, sa mémoire en tant qu’économiste serait-elle ternie si le capitalisme devait mourir pour une autre raison que celle qu’il avait déterminée il y a cent cinquante ans ?

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Husson, Michel, « Le débat sur le taux de profit », Inprecor n°562-563, juin-juillet 2010a

Husson, Michel, « Le partage de la valeur ajoutée en Europe », La Revue de l’Ires n°64, 2010b

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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Les 3 mauvais choix de l’Irlande

Le plan d'ultra austérité annoncé le 24 novembre par le gouvernement irlandais est mauvais pour trois raisons : il ne règle pas les problèmes du pays, il n'empêche pas la contagion de la crise au reste de l'Europe, il ne remet pas en cause la stratégie perdante qui a mené le pays à la crise.

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Pourquoi les enfants n'aiment pas l'école

«L'imagination est plus importante que le savoir.» La phrase a beau être signée Albert Einstein, nous sentons confusément qu'elle relève de ces gentilles lubies de génies incapables de comprendre ce qu'ils doivent à une école, certes rigide, mais qui les a faits ce qu'ils sont. Mais Daniel T. Willingham, qui cite ces mots au début d'un des chapitres de son livre, Pourquoi les enfants n'aiment pas l'école (La Librairie des écoles, traduit de l'anglais), ne se contente pas de signifier sa réticence à l'énoncé du physicien allemand. L'homme est professeur en psychologie cognitive à Harvard, spécialiste du fonctionnement du cerveau, et tout l'objet de son ouvrage est justement de démontrer, à partir de données scientifiques sur les rouages de la mémoire et de la réflexion, combien l'absence de connaissances interdit toute imagination, et tout apprentissage de compétences.

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Certaines cellules cancéreuses se dissimulent dans la thyroïde pendant un traitement de chimiothérapie : une explication des récidives selon les chercheurs du M.I.T | Pharmactua

Certaines cellules cancéreuses se dissimulent dans la thyroïde pendant un traitement de chimiothérapie : une explication des récidives selon les chercheurs du M.I.T

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Provenge, le premier vaccin thérapeutique pour le cancer de la prostate à un stade avancé à un cout de 93.000 dollars marque l’escalade des prix des nouveaux anticancéreux aux Etats Unis | Pharmactua

Provenge, le premier vaccin thérapeutique pour le cancer de la prostate à un stade avancé à un cout de 93.000 dollars marque l’escalade des prix des nouveaux anticancéreux aux Etats Unis

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25 novembre 2010

Régimes: dangereux pour la santé et pour la ligne, selon l'ANSES

Les méthodes amaigrissantes prônées par des livres ou des sites internet peuvent avoir des "effets néfastes" sur les os, le coeur et les reins, met en garde l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) dans un rapport publié jeudi. En outre, elles modifient le métabolisme, ce qui entraîne une reprise de poids au bout d'un an dans quatre cas sur cinq.

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La technologie peut-elle éliminer la pauvreté ? (2/2) : Distinguer le potentiel des machines de celui des hommes « InternetActu.net

La Boston Review a organisé dans son numéro même des réactions nourries aux propos de Kentaro Toyama que nous évoquions la semaine dernière.

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Construction de la Tour Eiffel | La boite verte

Les reflex bannis au Koweït

Il est aujourd’hui illégal d’utiliser un reflex au Koweït ce qui laisse plus d’un Koweïtien perplexe.

À première vue, les motivations de la décision sont difficiles à comprendre puisque les compacts et les téléphones avec appareils photo sont tolérés. Il ne s’agit donc pas d’interdire toutes les technologies possédant un capteur photo, ni de restreindre en principe la liberté de la presse qui continue d’avoir le droit d’utiliser ce genre d’appareil.

Il y a tout de même une logique derrière cette mesure. Les Koweïtiens ont une très faible exposition à l’art et comprennent mal cet outil. De plus, le citoyen moyen est souvent mal à l’aise autour de ce genre d’appareil, craignant une atteinte à sa vie privée et ses pratiques religieuses, certaines écoles islamiques condamnant la photographie d’hommes et d’animaux. Le Kuwait Times rapporte d’ailleurs les témoignages de Koweïtiens passionnés de photographie qui ont décidé de se concentrer sur l’art abstrait et les paysages à cause de l’hostilité du grand public.

Cette décision semble donc abonder dans le sens de l'opinion publique et l'exception des compacts et smartphone semble juste être une réalisation qu'il est aujourd'hui impossible de tout interdire. Cela va néanmoins sûrement troubler plus d’un touriste et expatrié ignorant cette nouvelle mesure. On ne sait pas si les services de douanes confisqueront les appareils ou alerteront seulement les voyageurs. Cette décision est aussi controversée par ceux qui tentent de promouvoir l’art et la culture dans ce ce pays et qui estiment que cette mesure est un pas en arrière.

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24 novembre 2010

Why do people behave badly? Maybe it's just too easy

Many people say they wouldn't cheat on a test, lie on a job application or refuse to help a person in need.

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Why are we getting fatter? Researchers seek a mysterious culprit

So, why are we fat? And getting fatter? Most people would say it's simple: We eat too much and exercise too little. But University of Alabama at Birmingham obesity researcher David B. Allison, Ph.D., says that answer, while valid, may be a little too simple. Allison and colleagues think the more relevant question is this: Why do we eat too much and expend too little energy? And like good detectives, they've set out to identify a suspect, or suspects, that may be contributing to the obesity epidemic. The game, as they say, is afoot.

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Science fails to face the shortcomings of statistics

November 19, 2010

Science fails to face the shortcomings of statistics

Tom Siegfried in Science News:

ScreenHunter_01 Nov. 19 12.04

Supposedly, the proper use of statistics makes relying on scientific results a safe bet. But in practice, widespread misuse of statistical methods makes science more like a crapshoot.

It’s science’s dirtiest secret: The “scientific method” of testing hypotheses by statistical analysis stands on a flimsy foundation. Statistical tests are supposed to guide scientists in judging whether an experimental result reflects some real effect or is merely a random fluke, but the standard methods mix mutually inconsistent philosophies and offer no meaningful basis for making such decisions. Even when performed correctly, statistical tests are widely misunderstood and frequently misinterpreted. As a result, countless conclusions in the scientific literature are erroneous, and tests of medical dangers or treatments are often contradictory and confusing.

Replicating a result helps establish its validity more securely, but the common tactic of combining numerous studies into one analysis, while sound in principle, is seldom conducted properly in practice.

Experts in the math of probability and statistics are well aware of these problems and have for decades expressed concern about them in major journals. Over the years, hundreds of published papers have warned that science’s love affair with statistics has spawned countless illegitimate findings. In fact, if you believe what you read in the scientific literature, you shouldn’t believe what you read in the scientific literature.

More here.

Posted by Abbas Raza at 06:04 AM | Permalink

Comments

As Mark Twain observed, "There are lies, .....lies and statistics". Parenthetically, his autobiography is flying off the bookstore shelves http://www.nytimes.com/2010/11/20/books/20twain.html?_r=1&hp.
The cancer generals of the war on cancer are probably the biggest purveyors of lies with statistics. After all, what else could have kept these dismal failures in business for so many decades?
The late Professor Dr. Hardin Jones, Ph.D., was a professor of medical physics, physiology and expert in medical statistics at UC Berkeley. He also published with the great Linus Pauling Ph.D.(two time solo Nobelaureate, chemistry and peace) and Abram Hoffer, M.D., Ph.D. Many years ago professor Jones proved that those cancer patients who refused the orthodox treatments of surgery, chemotherapy and radiation, lived up to four times longer than those who accepted them.
The cancer generals never came up with such conclusions obviously, since if they did, they would be out of business.
But professor Jones was an independent scientist not corrupted by drug company money. Jones was right and the cancer generals were wrong, and little has changed today. Basically professor Hardin Jones proved the entire war on cancer to be a dismal, corrupt, fraud, a massive medical quackery on a massive scale. It is no wonder the low level non scientists of the medical orthodoxy sought to lie and obstruct his work, no? The U.S. FDA is a corrupt cesspool bought and paid for by drug and food companies. Americans are the biggest fools on the planet from watching too many fixed football "sports" shams on the television.
Most medical doctors in the past 50 years have not even had a physics course much higher than high school physics without calculus. The corrupt physics "profession" if you can call it that, have caved and allowed themselves to be corrupted by demands of the medical accrediting agencies to keep the standards low for doctors, lest too many flunk out. When I started out, physics and engineering majors had to take four full long (17 or18) week semesters of a rigorous engineering physics course sequence in parallel with four rigorous calculus courses, two in differential calculus and two in integral calculus followed by differential equations, linear algebra, numerical analysis, complex variables and other advanced topics all before the junior year. On the other hand pre med majors took two semesters of watered down physics without calculus.
In addition to numerous discussions of statistics in nearly all physics classes, I took advanced statistics and probability theory at Berkeley.
How much statistics do you think most medical doctors take? They are kept away from these "hard" classes because otherwise there wouln't be enough of them around, get it?
Even the physicists are corrupt for their dismal failure to speak up about this academic corruption for over 50 years. And even today, the introductory physics courses at the "best" schools like MIT have been watered down to a lousy two semesters. Physics is irrelevant today, made so by specialization. All they do today is mechanics and electricity and magnetism.
We did mechanics, heat, sound, electricity and magnetism, optics and modern physics. All had labs too. We even performed the Millikan Oil Drop Experiment in the introductory lab! Shame, shame, shame on these low level schools for lowering the standards.

Posted by: Winfield J. Abbe | Nov 19, 2010 7:52:38 PM

It is noteworthy that the illustration is in error. The graph is of a probability DENSITY function (pdf). The vertical axis is labelled incorrectly as 'probability' - it is only the area shaded orange that can possibly be so designated. The shaded area is the probability that the variate is larger than the value indicated on the horizontal scale by the dot.
The range of values on the vertical axis of a pdf can be as large or as small as is appropriate to the variate it characterises. On the other hand, probability can only range from zero to one. One, ipso facto, is the total area under any pdf.

Posted by: narayan | Nov 20, 2010 3:29:01 PM

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Les épreuves des étudiants de médecine, jackpot des labos | Eco89

Jean Arthuis fusille la Carte Musique Jeune au Sénat

Le président de la Commission des finances du Sénat met en garde les collectivités locales qui seraient tentées d'offrir des Carte Musique Jeune : elles "alimenteront le budget luxembourgeois".

J'aime bien ce mec definitivement

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Visage Moderne de l’Esclavage au Libéria

Vers la fin de l’an 2005, l’International Labor Rights Fund a déposé à la Cour Fédérale des Etats-Unis en Californie une requête ayant trait à l’Acte portant sur les Allégations de Torture des Etrangers contre Bridgestone, faisant état de « travail forcé, l’équivalent moderne de l’esclavage » sur une Plantation de Firestone à Hargel, Libéria. Le procès indique : « Les travailleurs de la Plantation allèguent, entre autres choses, qu’ils restent coincés par la pauvreté et la coercition dans une Plantation gelée dans le temps exploitée par Firestone d’une façon identique à celle dont elle était initialement gérée quand elle fut ouverte pour la première fois par Firestone en 1926». Robtel Pailey examine le visage moderne de l’esclavage sur le « sol des hommes libres».

Au début des années 1820, le Libéria s’est transformé en terre d’exil pour les esclaves américains rapatriés. En fait, le pays était un refuge proverbial des gens qui fuyaient les conditions dégradantes, déplorables du régime d’esclavage aux Etats-Unis. Ainsi, dès que le terme « plantation » était mentionné, les Libériens tremblaient visiblement de l’héritage historique que beaucoup de ses descendants ont enduré.

Assez ironiquement, un développement récent suggère que le Libéria lui-même a servi de terrain propice pour le visage moderne de l’esclavage déguisé sous forme de ce que certains pourraient appeler servitude invétérée pour l’entreprise américaine, Firestone. Déclaré la première république de l’Afrique en 1847, le Libéria a été entraîné dans une relation asymétrique avec le géant du caoutchouc depuis que l’entreprise a atterri pour la première fois sur les côtes du pays en 1926. Quatre-vingts ans plus tard, des groupes de défense des droits humains ont dénoncé les pratiques abusives alléguées contre Firestone et ont intenté une action judiciaire contre la compagnie américaine pour violations des lois sur le travail des mineurs, pratiques de travail cruelles et inhabituelles, et dégradation de l’environnement. Ces pratiques, indiquent-ils, ne diffèrent en rien de ce qu’elles étaient à l’époque de l’ouverture de la plantation. Depuis 1926, Firestone se serait appuyé sur le travail forcé, l’asservissement involontaire, l’insouciance, la négligence dans le recrutement et la supervision, des pratiques d’enrichissement injuste et d’affaires non-équitables.

Introduite au nom des travailleurs à la plantation et de leurs enfants en se servant de pseudonymes, la requête nomme la compagnie nippone parente Bidgestone, Bridgestone Americas Holding, Bridgestone Firestone North American Tire et d’autres branches en tant que prévenus.

L’International Labour Rights Fund (ILRF) a intenté le procès au nom de 12 travailleurs libériens et leurs 23 enfants qui ont gardé l’anonymat pour se protéger contre les actes de vengeance. Les plaignants sont en train de déposer leur dossier aux USA parce que le système judiciaire libérien a été érodé dans le désordre de la décadence civile. « Les travailleurs de la plantation sont privés de leurs droits, ils sont isolés, ils sont à la merci de Firestone pour toute chose de la nourriture aux soins de santé et à l’éducation, ils risquent l’expulsion et la mort certaine de la faim s’ils soulèvent même les moindres plaintes, et la compagnie se sert délibérément de cette situation pour exploiter ces travailleurs comme ils l’ont fait depuis 1926, » allègue le procès. L’ILRF et ses alliés – les avocats et les activistes libériens des droits humains – servent comme un instrument de plaidoirie pour la défense des droits sanitaires et légaux des travailleurs de Firestone à Harbel, Libéria.

L’histoire de Firestone au Libéria est révélatrice. En 1926, la compagnie a signé un accord de concession avec le gouvernement du Libéria pour une période de 99 ans. Cet accord couvrait environ un demi-million d’hectares de terrain, loué à bail à six cents par demi-hectare pour un prix annuel total de $ 60.000. De grands secteurs de population indigène furent déplacés pour céder la place à l’installation de la plus grande plantation de Firestone à Harbel. Même à l’époque du jeune âge de la compagnie, les Libériens étaient recrutés pour accomplir le travail forcé en récoltant et en cultivant des arbres du caoutchouc, après quoi ils s’engageaient dans le « tapage », l’acte plein de labeur intensif qui consiste à utiliser des instruments primitifs pour taper le latex à l’état cru hors des arbres de caoutchouc pour exportation. Les ouvriers étaient initialement appelés au travail sous la menace des fusils, et beaucoup de descendants de ces ouvriers servent de plaignants dans le dossier judiciaire contre Firestone aujourd’hui.

Malgré une insurrection de mécontentement civil et des cris réclamant la démocratie en 2005, Firestone a signé un nouvel accord de 37 ans avec le gouvernement de Transition au Libéria pour qu’il octroie le terrain à 50 cents par demi-hectare, « une grande hausse » par rapport à l’accord original de location à bail. Selon un rapport récent publié par Save My Future Foundation, Firestone a exporté 167.165 tonnes de caoutchouc entre 2000 et 2003. Le prix du caoutchouc atteint des sommets astronomiques aujourd’hui à $ 486 par tonne. Suivant les calculs de transactions commerciales actuellement, Firestone reçoit $ 81.242.190 en provenance de sa production au Libéria. Tout le caoutchouc produit au Libéria est envoyé aux Etats-Unis pour le traitement des pneus, et d’autres matériaux. Il n’y a pas de traitement ni de fabrication ni d’autre production de valeur ajoutée qui se font au Libéria. Le niveau de pauvreté au Libéria est si étonnant que les gens accourent vers la plantation pour un simple repas. Le tapeur moyen génère $ 900 mensuellement pour la compagnie, et pourtant il reçoit de Firestone à peine un dixième de cela en tant que compensation une fois que les frais et les services sont déduits des rémunérations. Comme résultat, les tapeurs travaillent durement pour 3,19 dollars seulement par jour. Après avoir travaillé chez Firestone pendant 50 ans, certains ouvriers de la plantation qui vont en retraite reçoivent apparemment moins de $ 50 par mois comme frais de pension.

A part le fait d’affronter la pauvreté due à la servitude grave, les ouvriers de Firestone doivent faire face aux infirmités liées à la santé. Les tapeurs exposent leurs yeux au latex qui a la potentialité de les rendre aveugles, en appliquant des pesticides et des fertilisants dangereux aux arbres du caoutchouc. Le latex à l’état cru en provenance des arbres du caoutchouc est fatal lorsqu’on l’applique aux yeux, si bien qu’il y a eu d’innombrables rapports de cas de travailleurs qui souffrent en permanence de problèmes d’yeux suite au fait de s’exposer. Ils sont forcés de transporter des seaux pesant 75 livres et débordant de quota de latex collecté pour le jour. N’étant pas informés des dangers qui accompagnent les produits qu’ils manipulent, les travailleurs ne savent pas demander l’équipement de sécurité. Beaucoup de tapeurs portent des traces graves de plaies et des anomalies d’os et de muscles qui résultent des activités de tapage.

Les ouvriers travaillent entre 12 et 15 heures par jour, puis ils doivent faire la liste de choses que leurs familles (y compris les jeunes enfants et les épouses) vont accomplir afin de compléter un quota journalier pour s’assurer de leur rémunération hebdomadaire. Pas de congés, pas de vacances payées, pas de congé pour raison de maladie. Un phénomène honteux dans le mode de fonctionnement de Firestone est son soutien implicite au travail des enfants. La plupart des enfants travaillent sur les plantations au lieu de fréquenter l’école. Le peu d’enfants qui fréquentent l’école se rendent aux écoles ne remplissant pas les normes requises et dans des conditions misérables. Firestone prétend qu’il dispense un enseignement gratuit aux enfants de ses travailleurs, mais en réalité les travailleurs doivent payer une taxe sur le revenu, taxe déduite automatiquement de leurs rémunérations mensuelles en vue de couvrir les coûts des soi-disant dépenses éducationnelles.

Les enfants et leurs familles triment sur la plantation pendant la journée, et ils rentrent la nuit dans les conditions sordides de vie primitive sans électricité ni eau de robinet. Firestone blâme la guerre civile qui a frappé le pays pendant plus d’une décennie pour la rupture de l’infrastructure, pourtant les membres du clan de Firestone ont aidé et encouragé le rebelle devenu président Charles Taylor afin d’éviter que la plantation ne soit endommagée quand la guerre faisait rage. Certaines des armées rebelles de Taylor étaient même stationnées à Harbel, jouissant des fruits du sang, de la sueur et des larmes -dans le sens littéral- de leurs frères et sœurs compatriotes.

Se trouvant à mille miles des conditions de vie déplorables de la force ouvrière libérienne, les cadres chargés de la gestion de la compagnie bénéficient des richesses du caoutchouc, jouissant du luxe des bungalows climatisés et même arrêtant leur travail « qui casse le dos » comme superviseurs pour faire une séance de golf sur la cour érigée tout près. Des huttes en terre battue et celles faites de branchages cohabitent avec des maisons de fortune à l’air immaculée. Firestone prétend que les huttes en terre ont été créées par les Libériens déplacés à l’intérieur qui ont accouru vers la plantation au cours de l’escalade de la guerre civile dans le pays. Pourtant, Firestone possède le terrain et détient toutes les responsabilités relatives à son entretien. De plus, certaines des conditions existaient avant la guerre civile et s’étaient enracinées pendant des années.

Le scénario complet représente un microcosme de règles commerciales non-équitables qui bénéficient aux grandes entreprises occidentales qui exploitent la matière première dans le monde en développement, laissant les peuples indigènes avec des débordements environnementaux, des souffrances physiques, et un moral brisé. Le cas de Firestone au Libéria est un microcosme de rachat d’une entreprise américaine et un mépris flagrant des droits indigènes. C’est une extension du commerce transatlantique des esclaves, et ça devrait être exposé en tant que tel.

* Natif de Buchanan au Libéria, Robtel Neajai Pailey preste actuellement en tant qu’Editeur Assistant du journal communautaire de Washington, D.C, « The Washington Informer ».
* Veuillez envoyer vos commentaires à editor@pambazuka.org ou faire vos commentaires en ligne sur www.pambazuka.org

* Cet article a d’abord paru dans l’édition anglaise de Pambazuka News numéro 240.
Voir : http://www.pambazuka.org/en/category/comment/31756

Les libérian-américains ont reconduits le schéma esclavagiste/escavage qu'ils ont connu aux USA, comme les enfants reconduisent le schéma de violence de leurs parents...
Voir l'histoire Samuel Doe : natif face à Charles Taylor et Prince Johnson Libérian-américains. Les Libérian-américains ont confisqué le pouvoir au Libéria par une constitution censitaire avec la bénédiction des USA

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Qui paie les experts de la télévision américaine ?, par Sebastian Jones (Le Monde diplomatique)

Pour commenter l’actualité, l’option la plus simple (et la plus économique), pour les télévisions, consiste à convoquer des « spécialistes ». Ils déferlent sur les plateaux, où ils assènent doctement analyses et conseils. Apparemment indépendants et désintéressés, ils sont en réalité souvent appointés par de grandes entreprises dont ils défendent farouchement les préférences.

Des lobbyistes camouflés

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Samuel Doe torturé interminablement......

Au Liberia, à la fin des années 80, il y avait trois groupes armés : le "National Patriotic Front of Liberia (NPFL)" de Charles Taylor, celui-là même qui est en ce moment jugé pour crimes de guerre et contre l'humanité au TPI ; une scission du NPFL menée par Prince Yornie Johnson, et les troupes loyalistes du dictateur en place, Samuel Doe. En 90, Doe fut capturé par les hommes de Prince Johnson, interminablement torturé et executé en public. La mise à mort fut filmée.  Les enregistrements se vendent aujourd'hui encore, paraît-il, comme des petits pains à Monrovia.

Prince Johnson est candidat à l'élection présidentielle en 2011.

Charles Taylor, via son ami Nelson Mandela a essayé de se taper Naomie Campbell en lui offrant des diamants.

Tous ont utilisé des enfants drogués comme soldats.

Taylor et Johnson sont armés par les USA, l'Afrique du Sud via les diamants ....

Le film est visionable sur Youtube merci l'amérique

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23 novembre 2010

La technologie peut-elle éliminer la pauvreté ? (1/2) : la technologie n’est pas le progrès ! « InternetActu.net

Le dernier numéro de la Boston Review est consacré entièrement à cette question : “La technologie peut-elle éliminer la pauvreté ?” Et force est de constater que la réponse n’est pas aussi évidente qu’on veut bien souvent nous la présenter. Tout le numéro est organisé autour de la remarquable contribution (lucide sur les espoirs déçus des tentatives de réduction de la fracture numérique par la technologie) de Kentaro Toyama (blog), professeur à l’école d’information de Berkeley, qui a fait récemment une intervention remarquée à TedX Tokyo et qui prépare un livre sur le développement.

La technologie peut-elle éliminer la pauvreté titre la Boston Review

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«Pour la Cour européenne des Droits de l'homme, le parquet n'est pas indépendant» : Qui a élu ces gens de la Cours ?

Qui a élu la Cour Européenne des Droits de l'Homme qui veut diriger à tout craint la France ? Pas moi en tout cas : encore un exemple, pas assez noté, de gens qui s'auto proclament dirigeants de la vie des autres !

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Le crédit d'impôt recherche encore réduit au Sénat

Légèrement raboté à l'Assemblée nationale, le crédit d'impôt recherche (3,2 milliards d'euros) a été encore malmené lundi 22 novembre au Sénat. L'offensive vise la vingtaine de grands groupes (Sanofi, EADS, etc) qui dépensent plus de 100 millions d'euros au titre de la recherche. Contre l'avis du gouvernement, le sénateur centriste Jean Arthuis a fait supprimer la réduction d'impôt de 5 % proposée au-delà de ce seuil. Ne subsiste donc plus que la réduction d'impôt de 30 % sous le plafond de 100 millions d'euros. 

Enfin quelqu'un d'intelligent Merci r Arthuis contrairement à cette idiote (ou payée par les lobbies?) de Mme Lagarde

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Pourquoi les soldats découpent les corps adverses? | Slate

Plusieurs soldats américains sont entendus actuellement dans le cadre d’une enquête sur des crimes de guerres commis en Afghanistan. Parmi eux, cinq sont accusés d’avoir tué des civils afghans «pour s’amuser». Puis d’avoir conservé des doigts, des os de jambe, un crâne et des dents prélevés sur des corps afghans comme des trophées de guerre. L’annonce du procès des GIs au début du mois de septembre n’a dans un premier temps pas retenu l’attention des médias américains, mais la publication d’une vidéo d’un d’entre eux, décrivant froidement le meurtre d’un civil irakien à la grenade, a ouvert les yeux de l’opinion publique sur les agissements de ces soldats.

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Notre ministre de l'économie travaille t-elle pour les USA en sous main ?

Madame Lagarde militait aux États-Unis au Center for Strategic & International Studies (CSIS). Au sein de ce think tank, elle co-présidait avec Zbigniew Brzezinski la commission Action USA/UE/Pologne et suivait plus particulièrement le groupe de travail Industries de défense USA-Pologne (1995-2002) et les questions liées à la libéralisation des échanges polonais. Or, dans ces instances, elle représentait les intérêts états-uniens contre ceux du Commerce extérieur français dont elle est aujourd?hui la ministre. En sa qualité d?avocate du cabinet Baker & McKenzie, elle poussait plus particulièrement les intérêts de Boeing et Lockheed-Martin contre ceux d?Airbus et de Dassault.
C?est au travers des relations nouées dans les commissions présidées par Christine Lagarde que M. Jackson monta le contrat du siècle : la vente, en avril 2003, de 48 chasseurs F-16 Lockheed-Martin à la Pologne pour 3,5 milliards de dollars. Cette transaction provoqua la consternation en Europe dans la mesure où le gouvernement polonais payait cette commande avec les fonds de l?Union européenne destinés à préserver son secteur agricole.

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22 novembre 2010

Quelle philosophie est inscrite dans Facebook ?

La question est évidemment : quelle philosophie est inscrite dans Facebook ? Et Zadie Smith s’inquiète par exemple de l’Open Graph de Facebook, une application qui permet de voir en un instant tout ce que nos “amis” sont en train de lire, de regarder ou de manger, dans le but de pouvoir faire comme eux. Elle s’inquiète du fait qu’il y a dans la philosophie de Facebook une crainte générationnelle : celle de ne pas être comme les autres, une crainte de ne pas être aimé.
“Je crois qu’il est important de se rappeler que Facebook, notre interface chérie avec la réalité, a été créé par un étudiant de Harvard avec des préoccupations d’étudiant de Harvard. Quelle est votre situation amoureuse ? (Choisissez-en une. Il ne peut y avoir qu’une seule réponse. Qu’on se le dise) Avez-vous une vie ? (Prouvez-le. Postez des photos) Aimez-vous ce qu’il faut aimer ? (Faîtes une liste. Ce qu’on doit aimer incluant : des films, des groupes de musique, des livres, des émissions de télé, mais pas l’architecture, des idées, des plantes.)”

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21 novembre 2010

Le 1er Humain photographié

Pour arriver à cette image, l’une des premières tentatives de Louis Daguerre, il a exposé une plaque de métal traité chimiquement pour 10 minutes.

Cette photographie montre un boulevard du temple quasiment désert avec un homme seul sur le trottoir en bas à gauche or il y avait beaucoup d’activité, des piétons, des carrioles etc… mais rien sur la photo car tout ces sujets étaient en mouvement et n’ont donc pas été fixés sur la plaque

Seul cet homme est resté immobile pendant assez longtemps pour laisser une trace sur la plaque de Daguerre.

Il se faisait cirer les chaussures et l’on voit d’ailleurs la silhouette du cireur face à lui. Dans les années 1840 pour photographier des personnes on leur faisait porter des ceintures accrochées à un objet fixe pour s’assurer qu’elles ne bougent pas pendant le temps d’exposition.

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CLASSICAL METAL