24 juillet 2010

Probiotiques et obésité infantile | INUMED - Publications et articles

ARTICLE DU CANARD ENCHAINE « Porc de Yaourt» 
C’est un pavé dans le pot de yaourt que lance un chercheur français dans la prestigieuse revue scientifique « Nature»  (Septembre 2009)

Pour Didier Raoult, patron du labo de virologie de la Timone, à Marseille, les yaourts et autres boissons lactées farcis aux probiotiques que l’on nous fait avaler depuis près de vingt ans auraient leur part de responsabilité dans l’épidémie d’obésité qui frappe les enfants. Les probiotiques, vous savez, ce sont ces bactéries censées booster nos défenses immunitaires que Danone ajoute à la pelle dans certains yaourts.

On en trouve plus d’un milliard par pot d’Activia ou d’Actimel. Le hic, c’est que « ces bonnes bactéries actives et vivantes» , dixit Danone, sont les mêmes que celles utilisées depuis belle lurette dans les élevages industriels comme activateurs de croissance. En clair, pour faire grossir à vue d’oeil cochons et poulets. Un porc gavé de probiotiques, c’est au moins 10% de plus sur la balance. Apparemment, ça marche aussi chez les humains.

Et Didier Raoult de rappeler cette étude plutôt flippante. En début d’année, des chercheurs ont comparé la flore intestinale des obèses et des non-obèses. Et là, surprise, les premiers étaient bourrés de probiotiques, ceux que l’on trouve justement dans les yaourts « santé» . « On a autorisé pour l’alimentation humaine des activateurs de croissance utilisés dans les élevages, sans chercher à savoir quel serait l’effet sur les enfants« , s’étonne le professeur. Et celui-ci de réclamer dare-dare des études pour connaître le rôle précis de tous ces produits lactés dans l’épidémie d’obésité infantile. D’autant que les enfants ont droit aux mêmes concentrations de probiotiques dans leurs yaourts que les cochons et poulets. Faudrait peut-être que Danone cesse de tourner autour du pot…

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23 juillet 2010

France.fr : la honte du web tricolore

Avec 1,6 M€ ils ne sont pas capables de faire un site qui tienne la route et d'avoir une architecture hardware bien dimensionnée... Que penser de ce qu'ils sont en train de monter pour Hadopi (Qu'on soit pour ou qu'on soit contre, peu importe en fait) ? S'ils se comportent de la même manière, ce sera un feu de paille de plus, et un autre sujet de moquerie dans le monde.

Dans tout cela, ce qui est affligeant, c'est la manière dont nos gouvernants dépensent nos impôts pour des projets n'aboutissant pas, et surtout faisant de nous la risée du reste du monde.

A chaque fois que j'ai dû passer des contrôles dans les aéroports aux USA durant le mois de juillet, j'ai eu le droit à : "What are you thinking of the french soccer team ?" avec un sourire goguenard de la part des douaniers... Je déteste le foot qui n'a quasiment plus rien à voir avec du sport vues les sommes colossales en jeu dévalorisant ce qui fût jadis un vrai sport, mais en plus être assimilé à ces nuls ne m'a vraiment pas plu. J'avoue que ça me fait mal au coeur quand je vois la manière dont on perçoit les "petits frenchies". J'ai eu de la chance dans mon malheur ! Ils n'étaient pas encore au courant de ce fiasco supplémentaire. La honte n'eût été que plus grande encore.

Je ne remercie vraiment pas notre cher gouvernement de nous charger d'un tel fardeau de honte. Nous travaillons dur, nous nous efforçons dans notre métier de donner l'excellence à nos clients, les satisfaire, les fidéliser du fait de la qualité de service rendue. Nous laissons plus de 40 % de nos revenus de ce travail (je suis en profession libérale) à notre "cher Etat", et voilà le résultat. Je me comporterais de la sorte avec mes clients, je suis bon pour finir sous les ponts. Et en plus on ne peut même pas faire la grève des impôts !!!

1,6 millions d'euros pour un tel fiasco, c'est désolant ! Je serais eux, je me poserais de sérieuses questions pour les élections à venir.

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20 juillet 2010

Nouvelle guerre coloniale

La France aurait-elle perdu la guerre du soft power ?
> Lire en format journal
C’est une guerre qui ne fait pas de victimes, mais s’attache à conquérir les cœurs et les esprits. Théorisé dans les années 1990, le soft power, ou l’art pour un pays de séduire la scène internationale avec sa culture et ses valeurs pour mieux s’imposer économiquement et politiquement, n’est plus l’apanage des Etats-Unis. Le Brésil et surtout la Chine investissent désormais dans cette capacité de séduction. Pékin entend se montrer incontournable avec sa culture plurimillénaire, ses manifestations gigantesques, l’apprentissage mondialisé du mandarin et ses instituts Confucius. La diplomatie culturelle, invention française, a-t-elle encore un avenir face aux nouveaux géants de la séduction ? De l’avis de nombreux experts et sénateurs, il y a urgence : la France manque d’un commandement et d’un téléphone uniques en la matière, et se voit mettre peu à peu hors jeu du débat intellectuel mondial. La nouvelle guerre coloniale des cœurs et des esprits  ne fait que commencer.

C’est une guerre très particulière qui ne tue personne, mais qui cherche à coloniser les cœurs et les esprits, et s’implante au cœur des sociétés. Ses militaires et ses marchands d’armes sont des bataillons d’artistes de masse et d’enseignants, des task- force d’intellectuels pointus, des forces spéciales de producteurs d’idéaux, de culture populaire, de sons et d’images. A ce jeu, les Etats-Unis mènent la danse depuis 1945, liquidant au passage toute l’attraction de l’ennemi soviétique durant la guerre froide, imposant sans encombre leur vision et leur culture de masse sur la planète. La France, elle aussi, a tenu son rang, notamment avec l’invention spécifique de la diplomatie culturelle et ce, dès la fin du XIXe siècle. Cette guerre mondiale s’appelle soft power dans les milieux autorisés de la diplomatie. 
Elle est ainsi définie dans le paragraphe d’un livre, Bound to Lead : The Changing Nature of American Power : “Le soft power repose sur la capacité à définir l’agenda politique d’une manière qui oriente les préférences des autres. C’est la capacité à séduire et à attirer. Et l’attraction mène souvent à l’acceptation ou à l’imitation.” Le soft power a été théorisé par un nouveau Clauzewitz, Joseph Nye, géopoliticien, sous-secrétaire d’Etat dans l’administration Carter et ministre délégué à la Défense sous Clinton.
Son idée qui date de 1990 a mis du temps à se planétariser, mais désormais elle oriente fortement l’action diplomatique du Japon et de la France depuis longtemps, mais aussi de nombreux pays émergents, comme le Brésil, l’Inde et surtout La Chine en tête. Qu’elle finance l’opéra d’Alger à hauteur de 40 millions de dollars, qu’elle recherche la sympathie dans les populations africaines avec des échanges universitaires intensifs ou bien la “diplomatie du chéquier”, qu’elle démontre son hyperpuissance tranquille à travers des manifestations telles que les J.O de Pékin ou l’Exposition universelle de Shanghaï qu’elle seule est capable de financer, tous ces actes ont été soigneusement concertés, mis en musique et produits par le pouvoir politique de Pékin. Le grand atelier de la planète a méticuleusement copié le soft power de Joseph Nye.

Au soft power américain,
s’ajoute le smart power
Dans cette domination planétaire des esprits et des cultures, les Etats-Unis, même talonnés, sont encore largement à la manœuvre. “Au soft power américain, est même venu s’ajouter le smart power”, indique malicieusement le sénateur Jacques Legendre (UMP) et président de la commission des Affaires culturelles, pourtant chatouilleux sur la question de la protection de la langue française. Joseph Nye en effet a forgé ce concept et le candidat Barack Obama l’a incarné à merveille à partir de 2007. Le smart power doit permettre à Washington de reconquérir “les cœurs et les esprits”, notamment dans les pays islamistes  mis à mal par deux mandats Bush et l’emprise sombre des intellectuels néo-conservateurs sur les relations internationales. C’est comme cela que le smart power américain a repris le dessus après le désastre de la guerre du Vietnam. En jouant de sa différence et de sa capacité d’auto-critique si attirante. “Dans le contexte actuel, une presse libre, des tribunaux indépendants et un Congrès prêt à tenir tête à l’exécutif sont les atouts qui nous permettront de prétendre à un même smart power”, affirmait Joseph Nye en 2009.
A côté de ces valeurs, tout un chacun éprouve la puissance tellurique d’Hollywood, véritable moteur d’entraînement du soft power américain. Sa culture mainstream (séries télé, rock et rap, comics…) et son industrie de l’entertainment, avec le soutien de l’Etat fédéral, véhiculent toujours autant l’idéologie américaine (lire encadré).

Le soft power chinois se marie avec
le confucianisme
 
Mais, prévient un spécialiste des affaires internationales comme Barthélémy Gourmont, le soft power chinois qui se profile est différent de l’américain. A première vue, il peut faire peur, très peur, puisque la Chine devrait être la première puissance économique d’ici à 2030. Mais le clair-obscur est de mise : dragon ou panda ? Le problème crucial des droits de l’homme brouille encore le smart power chinois. Pour l’instant, les spécialistes des relations internationales hésitent à trancher. Officiellement, la Chine, elle, se refuse à être considérée comme une hyperpuissance, même en devenir. “Elle se veut une puissance sans se forcer”, décrit Barthélémy Courmont. Et précisément, elle privilégie en diplomatie le soft power plutôt que le hard power économique. Dans son livre perspicace et particulièrement éclairant, Chine, la grande séduction (Choiseul Editions), il explique : “C’est un concept qui se vend bien en Chine parce qu’il se marie avec le confucianisme, qui prône l’utilisation de la force morale au détriment de la force physique.”
Ainsi les nouveaux instituts Confucius constituent les outils affûtés du soft power pékinois. En 2004, on pouvait ricaner de l’ouverture du premier centre dans le caillouteux Ouzbékistan. Six ans plus tard, les instituts Confucius sont 290 dans 98 pays (7 rien qu’en France, où l’apprentissage du mandarin, 5e langue vivante, progresse de 30 % par an). Un millier est envisagé à l’horizon 2020. Ces instituts calqués sur les Alliances françaises ou les instituts Goethe dépendent directement du Hanban (Bureau de la Commission internationale pour la diffusion internationale du chinois). Par ailleurs, cinq milliards d’euros vont être investis par le pouvoir dans ses médias internationaux et multilangues.
Le soft power chinois constitue un levier puissant d’une stratégie incontournable qui elle relève du pur hard power : la Chine est avide de matières premières et de sécurité énergétique. Voilà pourquoi elle active des échanges culturels avec le continent africain gorgé de métaux et de pétrole, répand sa langue et sa culture plurimillénaire auprès des élites. Et ça marche : la Chine ne pâtit pas d’une image de colonialiste ou d’esclavagiste. Le sondeur américain Piwe révélait ainsi en 2007 qu’à l’exception de l’Afrique du Sud, toutes les autres nations en relation avec la Chine la plébiscitaient largement devant les Etats-Unis. Plus fort encore, le soft  power dans les pays du Moyen-Orient, que la Chine courtise également, n’exclut pas d’excellentes relations avec Israël et ne soulève aucune objection.

Soft power français,
combien de divisions ?
Déclin, vous avez dit déclin ? “Comment vendons-nous la France ?” est le titre d’un rapport interministériel mené en 2008 par un haut fonctionnaire, Nicolas Tenzer, qui aura écumé dans une quarantaine de pays le soft power français à l’oeuvre. Réponse : plus que mal. Au point que la France, “ombre marchante, canard sans tête”, pourrait  facilement disparaître des écrans radars de l’influence planétaire. “Le poids de nos idées dans les enceintes internationales s’érode et nous y perdons souvent notre crédibilité ; les règles juridiques et les normes techniques seront de plus en plus étrangères à nos conceptions et à nos pratiques ; nous sommes sortis du jeu intellectuel mondial, faute d’avoir investi les lieux où s’élaborent et se décident les politiques futures et faute aussi de faculté d’universalité du référentiel français”, analyse Nicolas Tenzer (lire Avis autorisés).
Pour l’instant on est loin de la stratégie cohérente. Les sénateurs de la Commission des affaires culturelles, conduits par Jacques Legendre, ont tenté de persuader l’Elysée, à la faveur du petit remaniement gouvernemental de l’été 2009, de créer un secrétariat d’Etat à l’action culturelle extérieure qui engloberait aussi la francophonie et l’audiovisuel extérieur, et exercerait un vrai commandement. Raté. “Dans les élites françaises et quelle que soit la couleur politique, la ligne de partage est très nette entre  ceux qui estiment que la francophonie est une vieille lune et ceux qui, comme moi, jugent que l’usage d’une langue signe un rapport de force international”, analyse le sénateur.
Dans cette perspective du renforcement culturel, le Sénat a adopté, le 22 février dernier, le nom de Victor Hugo pour baptiser la nouvelle agence culturelle au statut d’Epic (établissement public à caractère industriel et commercial), créée par le projet de loi sur l’action extérieure de la France. “Institut français c’est pas très excitant, Victor Hugo personnifie plus que personne la France”, a insisté devant les sénateurs le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner – qui durant quelques semaines avait songé à intituler l’agence du nom d’Albert Camus. Ce qui n’est toujours pas de l’avis de la Commission des affaires culturelles et de son président Jacques Legendre, ou encore de Jean-Pierre Chevènement (RDSE) pour qui l’appellation “institut françaisé” “résisterait à toutes les modes”, appellation que les sénateurs ont fini par imposer. “Cela nous permettrait également une meilleure souplesse en accolant à la marque institut français, le nom de la localité”, nous explique Jacques Legendre. On en est là, c’est-à-dire pas vraiment d’accord sur le nom de cette nouvelle force de frappe culturelle qui d’ailleurs a été en partie dévitalisée. Mission de l’agence qui est encore loin d’être au niveau du British Council tant fantasmé : se charger de l’action culturelle extérieure, ce que faisait déjà la petite association Cultures France. S’ajoutent à ses missions, la promotion de la langue française mais aussi de la culture scientifique, des savoirs et des idées, ainsi que la formation professionnelle des personnels. Durant trois années, Victor-Hugo, coquille à peu près vide, vivra sous haute surveillance. La décision, apparemment logique, de lui rattacher les 144 centres culturels français à l’étranger, les 154 services de coopération et d’action culturelle (SCAC), ne sera prise qu’à partir de 2013. La préservation de cette puissance-là a été jalousement défendue par les diplomates qui y voient, pour eux, un outil d’influence local et personnel. Consolation, la loi entérine le principe d’un “Conseil d’orientation stratégique” où le ministère de la Culture et les autres ministères à la politique culturelle extérieure entendront bien mettre leur grain de sel. Le millier d’Alliances françaises, associations de droit local, lui aussi échappe à Victor-Hugo. L’écrivain et ambassadeur Jean-Christophe Ruffin a décliné l’offre de diriger cette nouvelle entité de la diplomatie culturelle. L’ex-ministre Xavier Darcos vient d’y être nommé. 

Le déficit stratégique
du soft power français

Le feu est réellement au lac. “Les crédits consacrés au rayonnement culturel ont chuté de 10 % entre 2005 et 2008, ils vont chuter à nouveau de 13 % cette année, de 11 % en 2010 et de 10 % en 2011”, expliquaient les sénateurs. Il ne manque pas d’argent, mais de volonté politique. Voté à l’unanimité par la haute assemblée, le rapport des commissions aux Affaires étrangères et aux Affaires culturelles préconise une meilleure collaboration des ministères de la Culture, de l’Education, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’un statut renforcé des postes culturels dont les missions passeraient de trois à cinq années. Il y a une vraie crise de la diplomatie culturelle, estime également Julia Kristeva dans son rapport discuté par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en juin dernier. Le diagnostic semble facile à tenir, mais les solutions possibles pâtissent, pour rester poli, d’une “fragmentation endémique”. La doctrine Kristeva préconise plusieurs mesures énergiques comme la promotion d’une “action culturelle extérieure plus cohérente et plus interministérielle au service de la diversité” ; la “rationalisation” et la rénovation d’un réseau “unique au monde”, mais qui tient depuis des décennies d’un mille-feuille techno-bureaucratique de l’action du réseau francais (services de coopération et d’action culturelle, Instituts français, Alliances françaises, écoles et lycées français homologués). Bref, le soft power français réclame un commandement et un numéro de téléphone unique.
Un soft power français, mais pour quoi faire ? “Une urgence s’impose : construire un projet stratégique et conduire une action décentralisée, capables de clarifier le message culturel de la France”, affirme encore l’auteur. Un volontarisme politique s’impose. Le rapport Kristeva-CESE insiste par exemple sur “l’accueil et la formation des élites étrangères”. Même son de cloche chez les sénateurs. “Quatrième pays au niveau mondial après les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni pour le nombre d’étudiants étrangers, la France ne semble envisager l’accueil des étudiants étrangers qu’en termes de coût. Ce déficit stratégique, qui s’accompagne d’un éclatement de l’offre française entre universités et grandes écoles, révèle en fait l’absence d’une politique dynamique et cohérente d’attractivité de nos universités”, cingle Julia Kristeva. Ce rapport même de qualité et appelant à des débats de fond connaît depuis un destin de rapport : au fond d’un tiroir de la République.
Puissance moyenne, la France ne peut que miser désormais sur son pouvoir d’influence et son smart power. En dernier ressort, on peut suggérer à quelques conseillers influents de l’Elysée et de Matignon de se procurer les ouvrages de Joseph Nye. S’ils ne les trouvent pas en librairie, qu’ils tapent “Google” ou “Amazon”, les deux nouveaux piliers du soft power américain.

Par Emmanuel Lemieux

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Un lapin se suicide

Librement circuler en France | Le nouvel Economiste

Par Xavier Raufer

Quel est le plus élémentaire des droits de l’homme ?  Dès sa seconde leçon d’éducation civique, un enfant sait répondre : c’est la capacité d’aller et venir à son gré.
Un droit crucial pour l’activité économique et sociale : produire, vendre, éduquer, former, acheter – rien de cela ne peut se pratiquer dans des cloîtres ou dans des bunkers. L’être humain en société doit pouvoir circuler. Faute de quoi, la loi de la jungle l’emporte vite. Pour preuve, le fameux Brésil tant vanté par Davos-Goldman-Sachs, où les foules misérables croupissent dans des favelas ; où les riches sont retranchés dans leurs “communautés murées” (gated communities) ; le tout sans nuls échanges et où, pas vraiment par hasard, le taux de confiance interpersonnelle est l’un des plus bas du monde.

Les cités sensibles
Or dans certaines zones du territoire français – dans les grands centres urbains et notamment près des “cités sensibles” – ce droit d’aller et venir à son gré ne va désormais plus de soi.
Selon les dernières statistiques de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP), publiées fin juin 2010, les agressions de voyageurs dans les transports urbains ont augmenté de quasiment 8 % en 2009 (exactement 7,9 %). Précisons que le syndicat professionnel qu’est l’UTP regroupe les 160 entreprises du secteur, hors SNCF et RATP, et a recensé 2, 25 milliards de voyages en 2009. Autre forte augmentation en 2009 : celle du vandalisme, sur du matériel roulant ou fixe, +6,2 %, “le plus haut niveau atteint depuis 13 ans”.
Ainsi donc, fréquenter les transports en commun est plus périlleux que naguère.
Et la voie publique ? On sait que la plupart des violences physiques crapuleuses, autrement nommées “vols avec violence” adviennent dans la rue, entre piétons. Or ces vols violents augmentent chaque année, encore + 5,8 % en 2009.
Restent les routes et autoroutes, où aujourd’hui, les automobilistes vivent plus dangereusement, comme le démontre un récent drame.
Le 27 juin, un banal accrochage entre automobiles advient sur l’autoroute 13, près des Mureaux. Refus de constat, le ton monte : un protagoniste appelle des “renforts”. En cinq minutes, une meute surgit de deux véhicules, accourue de la toute proche et fort “sensible” cité des Musiciens.
Selon la famille de la victime, ce qui suit relève de la “boucherie” : aux cris de “on va le tuer”, Mohamed, 30 ans est lynché. Il décède à l’hôpital la nuit suivante. Arrêtés à proximité, deux des présumés acteurs du “massacre”, sont connus de la police pour violences répétées.
Immédiatement, des avocats présentent les interpellés comme autant d’Enfants de Marie. Dans leur cité, silence : une omerta pesante étouffe les habitants – ou les contraint à feindre l’étonnement.

Le lamento pathético-sociologique
Classiquement aussi, certains journaux y vont de la rituelle ritournelle du “fait de société”. “Une affaire qui en dit long sur l’époque”, glose l’un ; une “rixe” provoquée par “une bande de jeunes”, édulcore l’autre. Plus réalistes, les collègues de Mohamed parlent de “sauvages”. Tout aussi curieuse, la réaction d’enquêteurs un peu perdus ; pour la presse, ils n’ont “jamais vu ça”, ils “ne parviennent pas à s’expliquer ce déchaînement de violence”.
Conseillons-leur la fréquentation des criminologues, qui les aideront volontiers à replacer l’affaire dans son contexte et dans la durée – car hélas, pour notre pays, cet “acte de barbarie” (c’est la famille de la victime qui parle) est tout sauf une première.
Remontons au mois de mars 2002, voici huit ans déjà. Nous sommes à Evreux, devant la cité de la Madeleine qui, dit avec pudeur la presse, “n’a pas été épargnée par les violences urbaines”. Patrice, père de famille de 38 ans (réunionnais d’origine), vient s’expliquer avec un juvénile caïd qui rackette son fils. Le ton monte “dix, vingt, peut-être trente” voyous s’agglutinent, les coups partent, une brique atteint Patrice en pleine tête. “Le groupe de racketteurs, dit la presse, s’acharne en criant, en riant, à savater Patrice, gisant à terre.” Il meurt peu après.
Pour les policiers, la meute n’en est pas à son coup d’essai. Peu auparavant, les “créanciers” d’un toxicomane mauvais payeur de la Madeleine lui ont enfoncé “un bâton dans l’anus avant de le plonger dans une baignoire, où ils s’apprêtaient à l’électrocuter. Il n’a dû sa vie sauve qu’à un court-circuit”.
A l’époque, le lamento pathético-sociologique a bien sûr coulé à torrent : “gamin perdu (le meurtrier, bien sûr) … dérive… violence des cités… Un terrible gâchis ! Une société qui a trop longtemps refusé de se regarder en face”. Et le taux de chômage à la Madeleine, 18%, pensez donc.

Les meutes violentes
Deux semaines après, ce terrible drame “qui a terrorisé Evreux et, bien au-delà, la société entière” est rangé au rayon des vieilles lunes et, hormis la famille laissée à sa douleur, tout le monde a oublié.
Ainsi, de chocs médiatiques brutaux, mais vite occultés, en périodes de rémission durant lesquelles les officiels rêvent que le cauchemar est fini, la France vit depuis trente ans – les premières émeutes urbaines remontent à 1979, dans la banlieue lyonnaise – en somnambule, entre deux bouffées de violences urbaines.
Comme seul remède, et malgré des échecs abyssaux, la France officielle applique inlassablement le cataplasme sur une jambe de bois connu comme “politique de la ville”. Résultat : néant bien sûr. Au quotidien et dans les centaines de cités et quartiers “sensibles”, des meutes violentes se forment aujourd’hui sans nul obstacle, terrifient leur voisinage et se déchaînent à leur convenance contre quiconque leur manque de “respect”.
Leur ivresse d’impunité est d’autant plus forte que les instances de répression, polices, justice, etc., semblent peiner, d’abord à les identifier sous leurs capuches et cagoules ; ensuite à traduire en condamnations individuelles – même pour des homicides ou des tirs d’armes de guerre sur des forces de l’ordre – des crimes commis en bandes vite ameutées et aussi vite dispersées, comme des volées de moineaux (“j’étais là mais j’ai juste regardé”).
Ainsi donc, depuis près de dix ans, il semble que rien ne permette de prévenir de tels drames. Nous en avons évoqué deux – mais sans doute, à lire la presse locale, s’en produit-il chaque mois d’analogues.
Entre ces déchaînements de violence, les braquages de “proximité”, les agressions crapuleuses, les règlements de compte, un évident continuum existe : ce sont les mêmes qui agissent, aux mêmes endroits. Que sait-on sur eux ? Encore pas grand- chose. Seul un outil de renseignement criminel précis et offensif permettra de connaître ces meutes, puis de prévenir leurs actes. Sinon, des “actes de barbarie” se produiront encore. Jusqu’au jour où la population en aura assez.

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Pourquoi Fleming n'a pas inventé la pénicilline

En 1928, Alexander Fleming observe par hasard les propriétés de la pénicilline, mais s'intéresse davantage à ses effets désinfectants qu'à ses vertus thérapeutiques. Il faudra attendre quatorze ans pour que Florey et Chain revisitent sa découverte pour mettre au point le premier antibiotique...20/07/10


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Le 3 septembre 1928, Alexander Fleming revient de vacances et retrouve son laboratoire de Saint Mary's Hospital, à Londres. Une mauvaise surprise l'attend : certaines des boîtes de Petri sur lesquelles il faisait pousser des staphylocoques dans le cadre de ses recherches sur les vaccins ont été contaminées par une moisissure. Le coupable est une souche de champignon microscopique, « penicilium notatum » , utilisé par son voisin de paillasse. Sur le point de jeter ses cultures désormais inutilisables, il remarque qu'autour des colonies cotonneuses d'un blanc verdâtre, les staphylocoques n'ont pas poussé. Intrigué, il émet l'hypothèse que ce phénomène est dû à une substance sécrétée par le champignon, qu'il baptise tout naturellement « pénicilline ». En 1929, il publie le détail ces observations dans le « British Journal of Experimental Pathology ». Les éventuelles vertus thérapeutiques de la pénicilline y sont mentionnées et deux de ses collaborateurs, Craddock et Ridley, tentent en vain d'isoler la substance. Mais Fleming témoigne peu d'intérêt pour l'entreprise. Il se concentre, lui, sur les effets désinfectants de ce « penicillium », dont il utilise des extraits pour fabriquer des milieux de culture sélectifs.

 

Culture à grande échelle 

En 1933, Ernst Boris Chain, biochimiste allemand qui a quitté l'Allemagne nazie pour la Grande-Bretagne, est recruté comme « lecteur » à l'université d'Oxford. Il s'intéresse alors à différents sujets, dont les lysosymes (agents du système immunitaire ayant la capacité de détruire la paroi des bactéries), dont Fleming était un des spécialistes. En 1939, quand il rejoint le laboratoire d'Howard Walter Florey pour travailler sur les agents antibactériens naturels, il est donc au fait des travaux du chercheur. C'est donc tout naturellement qu'il en vient à réexaminer le « cas » de la pénicilline. Grâce à une souche de « penicilium notatum » fournie par Fleming, il se lance dans une culture à grande échelle et parvient à isoler une petite quantité de pénicilline. C'est le chimiste Edward Abraham qui va la purifier en mettant en oeuvre une nouvelle technique, la chromatographie par adsorption. En 1940, un premier essai in vivo montre que la pénicilline permet de sauver des souris infectées par des streptocoques, bien que la concentration en pénicilline ne soit que de 1%. « It looks like a miracle ! » écrit Ernst Chain en marge de son cahier de laboratoire. 

L'équipe se hâte de publier ses résultats dans la revue « Lancet » du 24 août 1940 mais sans le retentissement qu'on pouvait légitimement en attendre. La Grande-Bretagne est en effet sous les bombes allemandes et redoute à tout moment une invasion. L'équipe entreprend néanmoins de tester la pénicilline chez l'homme. Et en dépit d'un premier échec chez un patient trop malade, les essais s'avèrent concluants. Pour aller plus loin, les chercheurs ont maintenant besoin de produire la pénicilline en plus grande quantité, ce qui se révèle très difficile en Grande-Bretagne pendant cette période de guerre. Florey et Hardley décident donc de quitter l'Angleterre pour les Etats-Unis. Et ils continuent à tester de nouvelles souches de « penicillium » dans l'espoir d'en découvrir une qui ait un meilleur rendement. C'est finalement une moisissure trouvée sur un melon qui permet de franchir un pas décisif en matière de rendement. Elle produit plus du double de la souche de Fleming.

 

Substance stratégique 

Pendant la guerre, les recherches sur la pénicilline, désormais considérée comme une substance stratégique, sont interdites de publication. Mais pour accélérer le passage à une production de masse qui s'inscrit désormais dans un effort de guerre, les laboratoires pharmaceutiques américains Merck et Pfizer sont mobilisés. La première usine est inaugurée par Pfizer en 1944, ce qui permet aux Alliés d'en disposer pour le débarquement de Normandie. Dès 1945, la production est suffisante pour lever les restrictions, et on la trouve en pharmacie. En cette même année 1945, Fleming, Florey et Chain reçoivent le prix Nobel de médecine pour « la découverte de la pénicilline et ses effets curatifs de nombreuses maladies infectieuses ».

Le manque d'intérêt initial de Fleming pour sa découverte peut surprendre, alors même qu'il avait entrevu dès 1929 des applications thérapeutiques. Elle est pourtant emblématique des découvertes réalisées par ceux qui cherchent autre chose. De même que Christophe Colomb n'a pas découvert l'Amérique parce qu'il cherchait les Indes, Fleming travaillait à mettre au point des vaccins, pas des antibiotiques. Et de façon plus globale, les mentalités n'étaient pas prêtes à accueillir cette innovation. L'heure était à la vaccinologie, pas à l'antibiothérapie qui va émerger progressivement au cours des années 1930, notamment avec l'invention des sulfamides (1935), ancêtres des antibiotiques.

 

CATHERINE DUCRUET

Tous droits réservés (2010) LES ECHOS

 

Des pansements au Roquefort

 

Empirisme.

Les bergers des Causses n'avaient pas attendu les découvertes de Fleming et consorts pour tirer parti des pouvoirs bactéricides des champignons microscopiques de la famille « penicillium » Ils traitaient en effet les plaies en y appliquant du fromage de Roquefort et autre bleu des Causses, pour éviter la . La médecine de l'époque combattit activement cette méthode, accusant les bergers de charlatanisme et d'exercice illégal de la médecine. Il fallut attendre la découverte des propriétés de la pénicilline pour que l'empirisme des bergers soit reconnu, même si d'autres formulations sont aujourd'hui préférées !

 

Tous droits réservés (2010) LES ECHOS

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19 juillet 2010

Top 10 Pharma CEO salaries of 2009 - FiercePharma

1. Fred Hassan - Schering-Plough - $49.65M

2. Bill Weldon - Johnson & Johnson - $30M

3. Miles White - Abbott Laboratories - $26.2M

4. John Lechleiter - Eli Lilly - $20.9M

5. Daniel Vasella - Novartis - $20.24M

6. Jim Cornelius - Bristol-Myers Squibb - $18.2M

7. Richard Clark - Merck - $16.8M

8. Robert Coury - Mylan - $16M

9. Jeffrey Kindler - Pfizer - $14.8M

10. Frank Baldino - Cephalon - $11.1M

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