08 août 2011

Les Douze Chaises: Ilya Ilf, Eugène Petrov

" Mieux vaut plusieurs fois mourir de rire que sauter une seule fois sur une mine. " (Jurij SOKOLOV)
- Hippolyte, reprit la voix, vous rappelez-vous nos meubles du salon ?
- Lesquels ? demanda Vorobianinov, avec la prévenance dont on n'use qu'avec les grands malades.
- Les meubles... recouverts de tissu anglais à fleurs...
- Ah ! dans ma maison ?
- Oui, à Stargorod...
- Je m'en souviens, mais oui, je m'en souviens parfaitement... Un canapé, une douzaine de chaises, une table ronde à six pieds. De très beaux meubles, signés Gambs... Et pourquoi y pensez-vous ?
Claudia Ivanovna fut incapable de répondre. Son visage prenait peu à peu une teinte couperosée. A Vorobianinov aussi, le souffle vint à manquer. Il revoyait distinctement le salon de son hôtel particulier, la disposition symétrique des meubles de noyer aux pieds galbés, le parquet ciré, brillant comme un miroir, le vieux piano à queue marron et, aux murs, les daguerréotypes des plus illustres de ses aïeux, dans leurs petits cadres ovales noirs. Soudain, Claudia Ivanovna dit d'une voix dure et indifférente :
- Dans un des sièges, j'avais cousu mes diamants...

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Pifomètre - le démagogue Demorant a trouvé un bouc émissaire de tous les problèmes du monde

Dans l’instant de chaos et donc de vérité qu’est une crise, il faut remonter aux idées fondatrices. Qu’est-ce que la démocratie ? Un système par lequel le peuple souverain délègue son autorité à ceux qui le représentent et exercent le pouvoir. Pour ces derniers, les échecs se payent cash : les élections sanctionnent les gouvernants et donnent une chance à leurs successeurs. Le coup de tonnerre de la dégradation des Etats-Unis par une agence de notation démontre qu’il y a désormais un pouvoir infiniment supérieur au pouvoir politique. Un pouvoir capable d’ajouter la défiance à la défiance, de semer la zizanie sur les marchés, de court-circuiter le processus de décision démocratique. Et de contraindre les pays qui passent dans le collimateur à courber l’échine et filer droit. Car, en maîtrisant la chaîne complexe qui permet aux Etats de se procurer de l’argent, les agences de notation disposent ni plus ni moins que d’un pouvoir de vie et de mort. Mais qui les composent ? Comment travaillent-elles ? Quelle idéologie, quelle vision de l’économie sous-tendent leurs décisions ? Au nom de quoi exercent-elles un pouvoir qui est, de fait, politique ? Quelles autorités les sanctionnent quand elles se trompent, comme sur les subprimes, ce poison violent doctement noté AAA mais qui a vérolé l’économie mondiale et précipité la crise ? Comme, encore, sur la dette américaine, dégradée au terme d’une petite erreur d’addition de 2 000 milliards de dollars ! Les agences voudraient être le thermomètre implacable de l’économie. Elles ne sont qu’un pifomètre au pouvoir exorbitant, ayant prospéré depuis trente ans sur le vide, le retrait et l’abandon du terrain par l’autorité publique elle-même. Maintenant que cette dernière est dos au mur, si elle veut éviter que le chaos ne se propage, que les dégradations ne frappent d’autres pays, à coup sûr en Europe - peut-être la France -, la première mesure devrait être de durablement démonétiser ces agences en ne tenant plus compte de leurs oracles. Car ce sont bien les banques centrales qui leur accordent du crédit pour faire fonctionner ce poumon qu’est le circuit du refinancement bancaire : en deçà d’une certaine note, pas d’argent. Depuis la crise de 2008, la BCE, a ponctuellement rompu avec le système : pourquoi ne déclare-t-elle pas qu’elle le fera désormais définitivement ? Quant aux politiques, à défaut d’interdire ces agences ou d’en créer rapidement d’autres capables de briser l’oligopole de Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s, ils doivent prendre conscience que la crise financière débouchera sur la crise démocratique : au moment où les citoyens comprendront que ceux qu’ils ont élus n’ont plus aucun pouvoir sur la réalité.

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07 août 2011

Et les dix personnalités les plus surestimées sont...

N°1 : L'équipe du Grand Journal

Une troupe de joyeux drilles ? Non, une belle bande d'imposteurs. Commençons par Omar et Fred : si ces deux-là ont envie de coucher ensemble, qu'ils le fassent une bonne fois pour toute et nous dispensent de leurs sous-entendus douteux et homophobes. On épargnera Ariane Massenet, qui doit tout simplement être horrifiée par le visionnage de ses prestations. Jean-Michel Aphatie crie trop pour qu'on l'écoute et Ali Baddou, quand il ne dit pas "en l'occurrence", est bien trop prêchi-prêcha. Tania Bruna-Rosso, qu'on a gentiment foutue à la porte, ne faisait que paraphraser des blogueurs bien plus inspirés qu'elle. Un grand bravo, enfin, à Charlotte Le Bon, la plus mauvaise de ce Grand Journal dont on ne voudrait même pas pour éplucher les pommes de terre.

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Les Chiquita Papers: comment une entreprise américaine a financé les paramilitaires colombiens | Slate

Damien Spleeters, journaliste indépendant belge, s'est plongé dans les 6.000 pages du dossier. Chiquita, en finançant à la fois les guérillas et les paramilitaires colombiens, a contribué non seulement au narco-trafic mais aussi, et surtout, à la perpétuation de graves violations des droits humains.

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