10 septembre 2010

Actu Labo: Attractivité : les atouts français sous-exploités

La France, contrairement à d’autres pays, « n’arrive pas à transformer ses atouts en véritables avantages compétitifs ». Tel est l’un des enseignements majeurs de l’étude « L’attractivité et la compétitivité de la France », qui vient d’être réalisée par AEC Partners pour le compte du Leem après rencontre d’une vingtaine de leaders mondiaux du médicament.
L’absence d’engagement public fort en faveur de la recherche dans les sciences de la vie, l’éclatement de la recherche publique, la relative dispersion des investissements publics – élément qui ne « favorise pas l’émergence de bio-clusters ayant une ambition visible à l’international » – expliquent ce déficit. Cela n’étonnera personne, « la perception de l’environnement social n’est pas bonne ». Il est vrai que la législation sur les 35 h, les grèves à répétition dans les transports et la fonction publique et, dernières nées de la série, les séquestrations de dirigeants d’entreprises, ont quelque peu brouillé l’image de la France…
Pour autant, la perception du « French style » évolue. Selon le rapport, la France se distingue du reste de l’Europe par une « volonté politique affichée de considérer les industries de santé comme un secteur stratégique » qui s’accompagne « d’un ensemble de mesures concrètes » (relance du CSIS, mise en place de l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie, réforme du crédit d’impôt recherche).
Il convient, conclut le rapport, « de faire levier sur cette volonté politique en exprimant les atouts importants de la France, notamment dans le domaine de la recherche publique ». Il faudra, pour cela, « réduire le décalage entre réalité et perception, notamment du point de vue des grands groupes internationaux », « initier une stratégie de communication vis-à-vis des principales parties prenantes de l’environnement français » et « poursuivre les réformes d’organisation de la recherche ».

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09 septembre 2010

Fidel Castro: "le modèle cubain ne marche même plus» sur l'île "

Les trois maladies de l'hôpital public

Les Diafoirus qui s'agitent au chevet de l'hôpital public ont inventé des cautères qui s'appellent nouvelle gouvernance, tarification à l'activité, pôles, contrats d'objectifs et de moyens... Pourtant, point de bon remède sans un diagnostic de la maladie causale ; nous en avons identifié trois.

La première est bien paradoxale : c'est le progrès technologique. Les nouvelles techniques d'imagerie, les tests biologiques utilisés sans réflexion clinique préalable génèrent des milliers de "faux positifs". Nous passons notre temps à explorer de fausses anomalies, à demander d'autres examens coûteux et d'accès difficile (ce qui rallonge la durée d'hospitalisation) pour finalement ne découvrir que ce que nous avons baptisé "incidentalome" : une simple variation de la normalité - liée à l'excellente sensibilité - et la faible spécificité des tests diagnostiques modernes, variation qui ne correspond donc à aucune pathologie.

Ainsi, dans certains centres, plus de 30 % des examens d'imagerie concluent par "à confirmer par un autre examen d'imagerie" ; 40 % des femmes suivant scrupuleusement les recommandations pour le dépistage du cancer du sein auront au moins une fois dans leur vie une mammographie suspecte de cancer, mais faussement positive. Les chirurgiens, les radiologues interventionnels aiment les nouveaux appareils plus rapides, plus précis, plus faciles d'usage, mais chacun coûte quelques millions d'euros, et beaucoup n'ont jamais été évalués en termes de service médical rendu pour le patient.

Les jeunes générations de médecins, celles de l'image et des nouvelles technologies, croient aveuglément aux chiffres et aux écrans. Nous devons les éduquer à ne prescrire que les examens adaptés à la situation clinique du malade et à avoir une analyse critique des résultats.

La deuxième maladie est structurelle : c'est le protectionnisme corporatiste. Trop de conseillers, d'hommes politiques, de directeurs, d'élus, de mandarins, pensent à leur intérêt personnel plutôt qu'aux besoins de santé publique. Le maintien de trop petites structures, les moyens anormaux alloués à certaines maladies médiatisées ou à forte symbolique, l'hyperspécialisation, l'opposition systématique à chaque projet de regroupement, ainsi que la médiocrité de ces projets, l'impossibilité de faire évoluer certaines structures non plus vers ce qu'on a envie de faire mais vers ce dont la population à besoin sont autant d'obstacles à un hôpital efficace et répondant à ses missions sanitaires.

La troisième maladie est organisationnelle : c'est la gestion du temps de travail. Il est devenu impossible de faire cohabiter des médecins qui ont une mission de soins et ne quitteront l'hôpital que lorsque celle-là sera accomplie avec des médecins qui viennent assurer un certain temps de travail, de garde, de vacation sur un travail posté et qui refusent d'adapter leur temps hospitalier aux besoins, forcément fluctuants, des malades.

Les sirènes du privé, une perte de vocation, un salaire peu incitatif mais aussi une légitime demande de modalités d'exercice décentes rendent certaines spécialités médicales hospitalières sinistrées et retentissent également sur la qualité des soins donnés aux malades et sur les conditions de travail des autres spécialités.

Cette troisième maladie associée à la première et à la déviance sécuritaire du dramatique "principe de précaution" qui incite à demander sans réserve trop d'examens, trop d'avis pour trop de malades, a des conséquences dramatiques pour l'hôpital en termes financiers et en termes de rallongement de la durée d'hospitalisation.

Finalement, les remèdes pourraient être simples : imposer aux nouvelles technologies une véritable évaluation clinique de l'intérêt supplémentaire apporté dans la prise en charge des malades et former les médecins, mais aussi les malades, à leur usage raisonné comme à l'analyse critique de leurs résultats ; réussir à faire comprendre qu'il faut aimer ce que l'on fait et non faire ce que l'on aime en acceptant les restructurations légitimes (sur ce point le rôle des agences régionales de santé est capital : succès assuré si les réformes sont médicalement raisonnées, conflit garanti si les décisions sont purement comptables).

Enfin, il faut revenir à une vision moins égoïste de son métier pour redonner sa richesse et sa reconnaissance à la fonction de médecin hospitalier.

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Si tu ne gagnes pas 4800 euros par mois, t'as raté ta vie

Les médicaments contre l'insomnie et l'anxiété accroissent la mortalité

SANTE - Les seniors seraient les plus concernés...

Vers un retour aux bonnes vieilles recettes de grand-mère? Les médicaments contre l'insomnie et l'anxiété augmentent le risque de mortalité de leurs usagers de 36%, indique en effet une étude que vient de publier le Canadian Journal of Psychiatry.

15,7% des personnes étudiées sont décédées en douze ans

La recherche menée par la professeur Geneviève Belleville, de l'Ecole de Psychologie de l'Université Laval à Québec, s'appuie sur des renseignements portant sur 14.000 Canadiens âgés de 18 à 102 ans et collectés pendant douze ans par l'institut Statistique Canada.

Pendant cette période, 15,7% des personnes ayant indiqué avoir pris au moins une fois un médicament contre l'insomnie ou l'anxiété lors du mois précédent l'interview sont décédées. Chez celles qui ont indiqué ne pas en avoir absorbé, le taux de mortalité était de 10,5%.

De nombreux effets négatifs

Après avoir isolé d'autres facteurs personnels pouvant affecter le risque de mortalité, dont la consommation d'alcool et de tabac ou la dépression, le professeur Belleville a conclu que la consommation de somnifères ou d'anxiolytiques augmentait le risque de mortalité de 36%.

Un grand nombre d'hypothèses peuvent expliquer ce rapport de cause à effet. De tels médicaments affectent la rapidité de réaction, la vivacité en général et la coordination de mouvements, ce qui peut conduire à des chutes et à d'autres accidents. Ils peuvent aussi troubler la respiration pendant le sommeil et inhiber le système nerveux central, ce qui augmente le risque de suicide.

«Ces médicaments ne sont pas des bonbons»

«Ces médicaments ne sont pas des bonbons et leur prise n'est pas sans conséquences», a déclaré Geneviève Belleville, qui recommande de combiner l'approche pharmacologique avec une thérapie psychologique pour combattre l'insomnie et l'anxiété. Elle a précisé que la catégorie d'âge la plus concernée étaient les «seniors», entre 55 et 75 ans: jusqu'à 20% prennent de tels médicaments, contre une moyenne entre 3 et 6% pour l'ensemble de la population canadienne.

Toutefois, le professeur Belleville a reconnu une limite de son étude: elle n'a pu mesurer l'anxiété et l'insomnie chez les personnes qui cherchent à les combattre et chez qui ces phénomènes peuvent contribuer également à un risque de mortalité accru.

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