06 mars 2012

Roger Zelazny

  Natif de L'Ohio, il a été moniteur d'escrime, a fait partie d'une équipe chargée de la surveillance d'un missile Nike, puis s'est trouvé fonctionnaire dans le contentieux auprès de la Sécurité sociale fédérale. Le tout en écrivant toujours, d'abord des poèmes, puis des récits, et en lisant surtout des ouvrages d'histoire. Il vend sa première nouvelle en 1962, et vit de sa plume depuis 1969. C'est en 1963 que paraît l'admirable nouvelle qui l'impose, Une rose pour l'Ecclésiaste (A rose for Ecclesiaste, in le recueil du même nom, J'ai Lu).
          D'emblée Zelazny se situe en marge des deux courants d'alors : la SF "hard science" et la SF satirique. Loin d'Asimov et de Sheckley pour prendre deux repères. Il construit ses univers en liaison avec les sciences « douces » (linguistique, anthropologie, ethnographie), et sa visée est l'exploration poétique et non la critique. De plus, il vise à produire du sens par la singularité du récit et non en considérant l'histoire racontée comme véhicule d'un « message ». Cela en fait un précurseur (marginal) de la New Thing, avec des nouvelles très « visuelles » d'où l'émotion jaillit comme Les autos sauvages (Devil car, 1965, in Histoires de machines au Livre de Poche) ou Auto dafé (Auto-da-fe, 1967, in Dangereuses visions d'Ellison).
          Romancier, il affectionne les récits épiques où des héros immortels affrontent des forces supérieures en des combats grandioses, dignes des dieux de l'Olympe. Ainsi L'île des morts (J'ai Lu, Isle of the dead, 1969), dont le fameux héros, le multi-milliardaire Francis Sandow, réincarnation du dieu Shimbo de l'Arbre Noir, exerce la profession de Faiseur de Mondes. Mais surtout, il exploite de manière éblouissante toutes les mythologies de l'humanité, hindouistes (Seigneur de lumiere, Lord of light, 1967), égyptiennes (Royaumes d'ombre et de lumière, Creatures of light and darkness, 1969), para-celtiques (la série des Princes d'Ambre) et, récemment, indiennes avec L'oeil de chat (Eye of the cat, 1982) — tous ces titres en Présence du Futur. Cette référence à des mythologies semble le moyen de construire des romans de type « jeux de rôle », appuyés sur des scénarios où la combinatoire est le moteur secret, le mythe n'étant là que pour servir de caution à un sens inatteignable, toujours renvoyé à l'imaginaire, comme un leurre, où un fétiche, après quoi le lecteur est heureux de courir. Son premier roman Le maître des rêves (Presses Pocket, Dream master, 1966), dévoilait déjà le secret de son monde fabuleux, où les dieux jouent à être des hommes.

          Lecture

          - La série des Princes d'Ambre (Présence du Futur) comprend : Les neuf princes d'Ambre (Nine princes in Amber, 1970), Les fusils d'Avalon (The guns of Avalon, 1972), Le signe de la licorne (Sign of the unicorn, 1975), La main d'Oberon (The hand of Oberon, 1976), Les cours du chaos (The courts of chaos, 1978), et Les atouts de la vengeance (Trumps of doom, 1985).
          - Toi l'immortel (Présence du Futur, This immortel, 1966)
          - Le maître des ombres (Presses Pocket, Jack of the shadows, 1971).
          - Le Livre d'Or de Roger Zelazny, composé par Marcel Thaon (Presses Pocket, 1996)

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