13 février 2012

Comment la kalachnikov a changé le monde | Slate

A la fin de l’année 1945, l’armée soviétique organise un concours interne particulièrement stressant. Joseph Staline veut un nouveau fusil et le leader soviétique charge ses militaires de sélectionner le meilleur design. Ancien conducteur de char de combat, sous-scolarisé et employé dans un laboratoire de recherche spécialisé dans les armements secrets situé dans la périphérie de Moscou, le sergent Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov se lance dans la course.

Il trace les contours d’un fusil d’assaut révolutionnaire: il ferait feu en automatique et au coup par coup, n’aurait que peu de recul, serait facile à entretenir et serait muni d’un chargeur en forme de banane. Il remporte le concours. Deux ans plus tard, les prototypes du nouveau fusil qui sortent des usines portent son nom: Avtomat Kalachnikov, mieux connu aujourd’hui sous le nom d’AK-47.

L’arme la plus mortelle des temps modernes

La kalachnikov devait devenir l’arme la plus mortelle des temps modernes. Pendant les années 1990, les armes de petit calibre étaient les plus utilisées dans 46 des 49 conflits majeurs recensés par les Nations Unies. Selon certaines estimations, il existerait 100 millions de kalachnikovs dans le monde, soit un AK-47 pour 70 êtres humains.

C’est l’arme de prédilection de dizaines d’armées nationales; les guerriers talibans et les enfants soldats d’Afrique en font également usage. Depuis 1947, une myriade de modèles inspirés de l’original ont vu le jour. Auteur du livre The Gun, un ouvrage fascinant qui retrace l’essor de la kalachnikov (et, ce faisant, brosse un passionnant portrait des conflits du XXe siècle, tout en nous mettant sur la piste d’un possible successeur de l’AK-47 pour le XXIe), le journaliste au New York Times et lauréat du prix Pulitzer C.J. Chivers souligne qu’il ne s’agit pas toujours d’AK-47, mais qu’on peut tous les qualifier de kalachnikovs.

Mais la kalachnikov est plus qu’une arme à feu. Elle est devenue le symbole de l’anti-américanisme dans la pop culture. Elle apparaît sur des drapeaux nationaux, sur des bannières de partis politiques et sur des vidéos de propagande djihadistes. Et elle demeure le plus connu des produits russes d’exportation.

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