03 mars 2011

Aix-Marseille - Toute l'actualité de la région avec Libération: Le PS se divise au sujet des affaires Guérini

Le rapport rédigé en décembre par Montebourg, et révélé mercredi par les sites Internet du Point, détaille ce que l'élu a entrevu à Marseille, à l'occasion d'une visite et en recueillant des confidences de militants et de fonctionnaires. Entre autre l'utilisation du conseil général des Bouches-du-Rhône pour "assoir sans partage le pouvoir de son président" (Jean-Noël Guérini), sur le parti et sur les autres collectivités. Au moment de la visite de Montebourg, 13 des 18 secrétaires de sections du PS étaient selon lui salariés du conseil général. Un nombre qui selon nos informations n'aurait pas décru depuis... Les subventions, ajoute le rapport, sont données ou retirées en fonction du degré d'allégeance ou de résistance des élus ou des responsables associatifs.

Ces pratiques ne sont pas réservées au seul département des Bouche-du-Rhône. Mais à Marseille, selon de nombreux acteurs locaux, elles dépasseraient souvent les limites supportables, et s'accompagnerait d'un climat de peur que l'on sent assez vite, et qui se trouve renforcé depuis que l'instruction en cours a mis à jour les liens entre Alexandre Guérini, le petit frère actuellement incarcéré de Jean-Noël, et le milieu marseillais. Dans son rapport, Montebourg fait état de menaces physiques, d'intimidation d'un élu par un homme armé prétendant défendre les intérêts de Jean-Noël Guérini. Il évoque aussi ce haut fonctionnaire qui aurait été menacé, ainsi que son épouse et ses enfants. Marseille renvoyée brutalement à ses légendes ? Devant la Justice, d'autres fonctionnaires et élus ont fait part de la pression, de l'emprise, qu'exerçait sur eux le frère de Jean-Noël Guérini (par ailleurs militant PS).

Le rapport Montebourg a laissé de marbre ses camarades. A Marseille, le premier secrétaire fédéral délégué, Jean-David Ciot, explique à La Provence qu'"Arnaud Montebourg n'a jamais, jamais, mis les pieds à la fédération PS des Bouches-du-Rhône, pas plus qu'il n'a jamais pris contact avec (elle)". Il ajoute que "tous les éléments ayant trait à la vie départementale du PS sont publics, vérifiables et contrôlables".

Du côté des instances nationales, l'accueil est également glacial. Juste avant les cantonales, le rapport ne serait pas habile. Mais ensuite il faudra se taire pour les sénatoriales, puis les primaires, les présidentielles, les légistaltives, les municipales... Alors que localement, des militants espèrent désormais (discrètement) que le ménage vienne de la Justice ou du parti, alors qu'Europe écologie, par la voix de la conseillère régional Laurence Vichnievsky, demande que Guérini ne soit pas réélu à la présidence du conseil général, alors que Bruno Gilles, sénateur UMP marseillais, suggère à Martine Aubry de suspendre son camarade, le PS pour sa part referme soigneusement les yeux. "Il faut laisser faire la Justice", explique la première secrétaire, qui ajoute selon le Point qu'elle ne voit pour l'instant "rien de précis ou de répréhensible" dans ce que rapporte la presse et dans les rapports d'écoute.

Pour Arnaud Montebourg en revanche, ces "graves anomalies" pourraient "conduire à compromettre la direction du parti". Il demande donc la mise sous tutelle de la fédération, et la destitution de son président, d'ailleurs élu dans des conditions assez farces. La fonction de "président de fédération" n'existe en effet pas dans les statuts du Parti socialiste. Jean-Noël Guérini s'est pourtant inventé ce poste, et s'y est fait élire le 5 février 2010, par une salle dans laquelle de nombreux votant n'étaient même pas membre du conseil fédéral. Seulement salariés du conseil général. Mais après tout, il y a le mot général dans les deux instances...

OlB

Le Rapport Montebourg


TOUS POURRIS : finalement le PS aussi a ses casseroles

Posted via email from hypha's posterous

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