31 janvier 2012

Comparons Bill Gates le philanthrope à Steve Job l'idole des bobos....

Mais elle n'agit pas seule. La fondation du philanthrope américain est parvenue à réunir autour de la table treize géants de la pharmacie mondiale dans le but d'éradiquer des pathologies telles que la maladie du ver de Guinée, la lèpre, l'éléphantiasis, le trachome cécitant ou encore la maladie du sommeil. Pour cinq autres (schistosomiase, cécité des rivières, helminthes transmis par le sol, maladie de Chagas et leishmaniose), le but est d'empêcher la prolifération. Au total, la fondation va dépenser 363 millions de dollars au cours des cinq prochaines années et les partenaires (incluant des gouvernements) auront investi 785 millions de dollars sous forme de dons de médicaments, efforts de recherche, programmes de production, etc. «Cet engagement marque un tournant. Il y a déjà eu des dons de médicaments dans le passé mais aujourd'hui il y a une feuille de route pour 2020. Nous attendons des parties prenantes que les produits soient bien acheminés et nous voulons des performances chiffrées», a averti Bill Gates au Royal College of Physicians de Londres, à l'occasion du lancement de cette initiative.

Au-delà de cet effort, le mérite de la fondation Gates, et non le moindre, est d'avoir convaincu les industriels de la santé, très jaloux de leur propriété intellectuelle, d'ouvrir leur bibliothèque de molécules à leurs concurrents pour faire progresser la recherche. Car il y a urgence. «Ces maladies ne sont connues ni en Europe ni aux Etats-Unis et pourtant un milliard de personnes en souffrent dans le monde, parmi lesquelles 500.000 meurent chaque année. Le problème n'est pas uniquement sanitaire, il est aussi économique : son coût est estimé à 10 milliards de dollars par an, ne serait-ce que parce que les gens ne peuvent plus travailler», explique Chris Viehbacher, le directeur général de Sanofi.

Don de 14 milliards de traitements chaque année

Face au fléau, l'industrie pharmaceutique mondiale a promis un don de 14 milliards de traitements chaque année. Le champion tricolore de la pharmacie s'est, pour sa part, associé avec le japonais Eisai pour donner, en 2012 et 2013, 120 millions de comprimés de diéthylcarbamazine, grâce auxquels l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pourra offrir des traitements à 30 millions de personnes atteintes d'éléphantiasis.

Parallèlement, Sanofi s'est engagé auprès de l'OMS à éliminer la maladie du sommeil d'ici à 2020. Il travaille pour cela en partenariat avec l'ONG suisse DNDi pour développer un traitement par voie orale à base de fexinidazole. «La maladie du sommeil est mortelle dans 100% des cas. Nous allons y consacrer 5 millions de dollars par an pendant cinq ans et prolongeons notre accord avec l'OMS jusqu'en 2016. Au total, le montant de nos partenariats avec l'Organisation s'élèvent à 75 millions de dollars», détaille Robert Sebbag, responsable de l'accès au médicament chez Sanofi.

De son côté, le suisse Novartis va reconduire son engagement en faveur de l'élimination de la lèpre, en donnant pour plus de 22 millions de dollars de médicaments, tandis que l'allemand Merck va décupler son effort contre la schistosomiase en portant à 250 millions son don annuel de comprimés de praziquantel.

 

LAURENCE BOLLACK, À LONDRES

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