14 février 2011

Un petit-déjeuner copieux n'aide pas à maigrir

Prendre un gros petit-déjeuner n'implique pas que l'on mangera moins au déjeuner et au dîner.

François Savatier

Quand on veut maigrir, vaut-il mieux bien manger le matin, plutôt peu, ou pas du tout ? Pour le savoir, Volker Schusdziarra et des collègues du Centre Fresenius Else Kröner pour la médecine nutritionnelle à Munich ont suivi pendant 15 jours le contenu calorique de tous les repas de 280 personnes obèses et 100 personnes de poids normal. Ils ont constaté que ceux qui prennent un « gros petit-déjeuner » ont, sur l'ensemble de la journée, une prise calorique moyenne supérieure de quelque 400 kilocalories par rapport à la prise moyenne dans l'échantillon étudié (l'apport calorique journalier conseillé varie de 2 000 à 2 500 kilocalories selon le poids et l'âge). En d'autres termes, un petit déjeuner copieux n'entraîne pas un déjeuner et un dîner plus légers.

Or une étude antérieure, réalisée en 2004 par John de Castro, de l'Université du Texas à El Paso, avait accrédité l'idée contraire. Pour comprendre pourquoi, l'équipe de V. Schusdziarra a examiné de près la méthodologie de cette étude passée et relevé une différence majeure. Au lieu de raisonner à partir du seul apport calorique journalier moyen, J. de Castro se fondait sur le rapport entre l'apport calorique moyen du petit-déjeuner (mp) et l'apport calorique moyen de la journée (mj). Dans les groupes de personnes dont il avait surveillé l'alimentation, il avait constaté une corrélation entre une prise calorique journalière mj réduite et une valeur élevée de ce rapport mp/mj, ce qui suggérait que la prise d'un petit-déjeuner copieux (et donc un rapport mp/mj élevé) tend à réduire la prise calorique journalière.

L'équipe de V. Schusdziarra a appliqué la méthodologie de l'étude passée à son propre échantillon. Elle a alors constaté que la sous-population des gros mangeurs au petit-déjeuner (mp élevé) contribue très peu à l'augmentation du rapport mp/mj moyen de l'échantillon, tandis que la sous-population des personnes qui mangent peu pendant la journée (mj faible) y contribue beaucoup. En d'autres termes, statistiquement, les petits apports mj des personnes qui mangent moins dans la journée contribuent plus à élever le rapport mp/mj moyen que les apports mp élevés des gros mangeurs au petit-déjeuner. De cela, V. Schusdziarra et ses collègues déduisent que ce n'est ni le caractère copieux du petit-déjeuner, ni la répartition de la prise alimentaire au cours de la journée qui déterminent l'importance de l'apport calorique quotidien.

Il n'y a pas de secret : pour maigrir, il faut moins manger – matin, midi et soir !

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