01 novembre 2010

Découverte d'une protéine tueuse s'attaquant aux cellules malades

"La protéine, appelée perforine, attaque les cellules anormales et fait un trou dans leur membrane afin de laisser passer des enzymes tueuses", a déclaré le chef du projet James Whisstock, ajoutant que cette découverte répondait "à un mystère fondamental de l'immunité".

"La perforine est l'arme de notre corps pour nettoyer", a souligné James Whisstock, de l'université Monash, à Melbourne.

"Elle s'introduit au sein des cellules qui ont été contaminées par des virus ou transformées en cellules cancéreuses, et elle permet aux enzymes de s'introduire dans la cellule pour la nettoyer", a-t-il déclaré. "Sans elle, notre système immunitaire ne peut pas nettoyer ces cellules".

Des microscopes très puissants en Australie et au Birkbeck College à Londres ont permis aux scientifiques d'examiner la structure et la fonction de la perforine, mettant en lumière "une molécule puissante" qui vise les cellules malignes ou infectées, a indiqué le chercheur.

Sans la perforine --diffusée par des cellules tueuses dédiées à la destruction d'envahisseurs toxiques-- le corps ne peut pas combattre les infections.

Des études sur les souris ont démontré un lien entre une perforine déficiente et la leucémie ou une puissance accrue des cellules malignes.

Cette découverte a des implications pour les maladies auto-immunes, telles que le diabète juvénile de type 1, et pour les patients transplantés, car cette protéine est également liée à l'élimination de cellules saines et au rejet de tissus organiques, selon James Whisstock.

"Maintenant que nous savons comment cela marche, nous pouvons commencer à affiner son utilisation pour combattre le cancer, la malaria et les diabètes", a-t-il ajouté.

Selon Joe Trapani, qui fait partie de l'équipe de chercheurs, cette étude qui a duré 10 ans, a permis de découvrir que la structure de la perforine était similaire à celle des toxines bactérielles telles que la listéria ou le bacillus anthracis (anthrax), ce qui laisse penser que le corps a appris des tactiques de défense à partir de maladies.

"Nous avons en fait appris cette technique à partir des bactéria à un moment (de notre évolution) et nous l'utilisons à présent contre elles", a-t-il déclaré.

© 2010 AFP

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