06 mai 2010

2009 : une année moyenne pour l'innovation thérapeutique, actualité A votre santé : Le Point

2009 n'aura pas été une grande année en matière de nouveaux traitements, si l'on en croit le numéro de février de la revue Prescrire : "Trop peu de progrès pour soigner et trop de régressions", titre même ce mensuel destiné aux médecins et qui revendique une indépendance totale vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique. Jamais tendre avec cette dernière, Prescrire précise que, parmi les 325 dossiers de médicaments présentés aux autorités en 2009, 104 ont fait l'objet d'une cotation pour évaluer le progrès : on y trouve 46 nouvelles spécialités (dont une évaluée dans deux indications), 31 nouvelles indications de molécules déjà commercialisées, dont une "avec plus de recul", et 25 compléments de gammes.

Selon Prescrire , sur ces 104 produits, seuls 3 apportent un certain progrès thérapeutique. En revanche, 19 auraient une balance bénéfices-risques défavorable. "L'autorisation de mise sur le marché (AMM) ne protège pas assez les patients", écrivent même les auteurs de l'article. Ils dénoncent également l'influence excessive laissée aux firmes, aux dépens des malades : selon eux, les prix des traitements sont trop souvent déconnectés du progrès thérapeutique réel, notamment en cancérologie. Et il existerait une dépendance financière trop importante des associations de patients vis-à-vis des firmes pharmaceutiques.

De plus, "des copies intéressantes pour les soins, à moindre coût, sont apparues", note la revue, "alors que des firmes qui commercialisent de nouveaux médicaments ont des pratiques anticoncurrentielles visant à freiner des firmes de génériques". Elle regrette encore que la qualité des médicaments proposés pour l'automédication ou vendus en libre accès ne soit pas au rendez-vous. Enfin, fidèle à ses combats, elle déplore que la protection des patients ne soit pas la priorité des agences du médicament, tant européenne que française. Il existe, selon elle, trop de dépendances financières vis-à-vis des firmes pharmaceutiques. D'ailleurs, les décisions de retrait du marché d'un médicament seraient trop timorées et les effets indésirables pas suffisamment annoncés. Décidément , Prescrire reste le poil à gratter de l'industrie du médicament.

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